Eléments de gestion structurée : Protection de portefeuille multi-actifs sous contraintes de coûts
Auteur / Autrice : | Killian Pluzanski |
Direction : | Jean-Luc Prigent |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science de gestion - EM2PSI |
Date : | Inscription en doctorat le 01/02/2021 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Économie, Management, Mathématiques , Physique et Sciences Informatiques (EM2PSI) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : THEMA -Théorie économique, modélisation et applications |
Résumé
La pertinence des produits financiers complexes pour les clients particuliers ou professionnels est une question importante qui s'est posée dans le cadre notamment de la réglementation en matière de protection financière des investisseurs. On peut mentionner à ce sujet l'existence de la directive européenne MiFID, initiée en 2004 et mis en uvre en novembre 2007 ou la loi américaine Dodd-Frank, promulguée en 21 juillet 2010, comme souligné dans Chang et al. (2015). Parmi les véhicules d'investissement qui peuvent être proposés par les institutions financières, les produits structurés ont été introduits pour permettre aux investisseurs d'accéder à des instruments financiers non standards tels que les options et de répondre à des besoins spécifiques en terme par exemple de contrôle de l'exposition au risque du marché (cf Das (2000)). En règle générale, le fonds peut offrir une protection du capital tout en permettant aux investisseurs de bénéficier des hausses du marché grâce à des produits dérivés plus ou moins sophistiqués écrit sur un titre unique, un panier de titres ou des indices financiers. Toutefois, la construction de tels solutions de protection est soumis à l'environnement de risque du marché pouvant impacter de manière significative son coût et donc son efficacité. En effet, l'étude des faits stylisés des rendements des actifs financiers (cf Cont (2001)) met en évidence la non-linéarité de leurs distributions et en particulier la non-constance du risque de marché, représenté par la volatilité (hétéroscédasticité des rendements, effet de levier, risque de saut, occurrence d'événement extrême non négligeable, etc.). Dans cet environnement, maintenir une protection constante conduit à des situations où le portefeuille est surprotégé et le poids de la protection écrase le potentiel de gain de ce dernier. Réciproquement, le coût de la protection peut ne pas être suffisant afin de couvrir la réalisation du risque. Initialement développée avec l'usage d'options de vente, l'assurance de portefeuille s'est ensuite étendue au travers de l'allocation dynamique de portefeuille. Ces deux approches (i) les stratégies optionnelles et (ii) l'allocation dynamique de portefeuille, constituent les principales méthodes de protection utilisées. La littérature associée a mis en avance l'importance du choix de la modélisation de la dynamique des actifs financiers joue un rôle important dans la conception et l'offre de ces produits d'assurance. Une diffusion de prix gaussienne ("mouvement brownien géométrique") peut suffire à montrer la limite de certaines stratégies proposées à correctement adresser les besoins des investisseurs (via par exemple la théorie de l'utilité espérée et le rôle de l'aversion au risque des investisseurs). Cependant, la prise en compte de la dynamique de la volatilité ou éventuellement de la présence de sauts permet de mieux modéliser et contrôler le risque de marché de ces produits (voir par exemple Nystrup et al. (2019)). L'approche considérée afin d'aboutir à une meilleure gestion du coût de la protection est de combiner à la fois une solution de protection optionnelle et solution d'allocation dynamique. La partie optionnelle permet de bénéficier naturellement d'une exposition à la dynamique de la volatilité. Tandis que l'allocation dynamique de portefeuille offre un contrôle sur l'évolution de la protection en fonction de l'environnement de risque du marché. L'idée sous-jacente est similaire à celle d'un delta hedging, à l'exception que l'exposition au marché est ici ajustée de telle sorte que le portefeuille satisfasse une contrainte de risque donnée (voir par exemple Black et Rouhani (1989), Bertrand et Prigent (2005), pour une comparaison des deux grandes méthodes d'assurance de portefeuille). La solution proposée serait donc hybride en modulant la sensibilité d'une option au mouvement de marché à l'aide de l'allocation dynamique de portefeuille.