Projet de thèse en Histoire du droit
Sous la direction de Olivier Jouanjan.
Thèses en préparation à l'Université Paris-Panthéon-Assas , dans le cadre de École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris) depuis le 05-11-2020 .
Les concepts du droit politique, tels que la souveraineté, ou la représentation, apparaissent suite à un processus de détachement de l'homme des déterminations naturelles qu'il posait à son action dans la conception médiévale du monde. Le discours du droit inscrit, dans l'ordre juridico-politique, des concepts ne pouvant pas décrire la réalité matérielle puisqu'ils cherchent à la modifier. Les concepts du droit politique font donc "comme si" leur réalité était déjà effective, afin de chercher à modifier la réalité pour accéder à une effectivité véritable. Leur apparition se fait ainsi sur le mode fictionnel. Cette opération fictionnelle étant la conséquence du développement de la pensée philosophique moderne, il convient d'étudier le processus de sortie de la conception médiévale du monde, pour replacer les évènements fondateurs de la modernité politique (en particulier l'évènement révolutionnaire français) dans la continuité du développement de systèmes théoriques refusant que l'action humaine soit jugée à partir d'un référentiel qui lui serait extérieur (qu'il soit naturel ou divin). Cette reconnaissance de la capacité des hommes à changer le fait par le droit crée nécessairement une distance entre l'ordre juridico-politique et l'ordre matériel, engendrant une tension marquant les débats post-révolutionnaires, au cœur desquels se trouve la question de ce pouvoir de création. Par l'étude de ces différents moments de la modernité, ce travail cherche à développer l'analyse de ce que l'ordre juridico-politique reconnaît comme relevant de sa capacité de transformation, et à théoriser les tenants et aboutissants des opérations que ce pouvoir met en œuvre.
Pas de résumé disponible.