Thèse en cours

L'interaction entre le niveau socio-économique et les obstacles cognitifs à la réduction de l'empreinte carbone : une approche de psychologie environnementale orientée par l'impact
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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 14/02/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Aurore Grandin
Direction : Coralie Chevallier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 14/02/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Dezecache
Examinateurs / Examinatrices : Coralie Chevallier, Ulf Hahnel, Lucia Bosone, Elise Huillery, Kristian Nielsen
Rapporteurs / Rapporteuses : Ulf Hahnel

Résumé

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La lutte contre la menace climatique nécessite de profonds changements de comportement dans toute la société. Mais les individus se heurtent à des obstacles qui les empêchent de réduire leurs émissions de CO2. Ces dernières années ont été marquées par un fort développement de la recherche en psychologie sur le potentiel du changement de comportement pour l'atténuation du changement climatique, ainsi que sur les obstacles socio-cognitifs à ce changement. De nombreuses interventions visant à surmonter ces obstacles ont été proposées et testées. Cependant, peu d'études ont examiné la façon dont le niveau socio-économique interagit avec ces obstacles et affecte l'efficacité de ces interventions. Cette thèse vise à faire progresser l'étude des obstacles socio-cognitifs à l'adoption d’un mode de vie bas carbone, en se concentrant particulièrement sur les individus de milieux aisés. Cette orientation répond à la nécessité d'ancrer plus fermement la recherche en psychologie environnementale dans une approche orientée par l'impact. Une telle approche suggère que la priorité devrait être donnée à l'étude des comportements à fort impact et des populations qui émettent le plus de CO2. Dans cette perspective, les personnes de niveau socio-économique élevé, qui ont un impact disproportionné sur les émissions de carbone, devraient constituer une cible privilégiée pour les interventions visant à atténuer les émissions par des changements de mode de vie. Mais alors qu'un grand nombre de travaux a mis en évidence des différences socio-économiques en termes d’attitudes et comportements pro-environnementaux, peu d'interventions comportementales ont spécifiquement ciblé les individus à haut niveau socio-économique. La conception de telles interventions nécessite des connaissances sur les biais cognitifs qui sont plus marqués chez les personnes de niveau socio-économique élevé, car les biais cognitifs sont à la base des interventions comportementales. Cependant, la littérature sur ce sujet est également assez limitée. L'objectif de cette thèse est de contribuer à l'étude des biais cognitifs et des motivations qui conduisent les individus les plus riches à adopter des modes de vie très polluants. En particulier, elle se concentre sur un paradoxe qui émerge dans la littérature : bien que les individus les plus riches soient ceux qui émettent le plus de CO2, ils sont également plus susceptibles d'exprimer leur volonté de protéger l'environnement et de se sentir capables de le faire efficacement, par rapport aux individus issus d'un milieu défavorisé. Un certain nombre de mécanismes psychologiques, dont les biais cognitifs, peuvent aider à comprendre ce paradoxe. Les travaux rassemblés dans cette thèse se concentrent sur les différences socio-économiques en termes d’attitudes et de comportements pro-environnementaux, et sur cet écart entre les attitudes environnementales des personnes les plus riches et leur impact réel sur l'environnement. Le premier chapitre de cette thèse examine la relation entre le niveau socio-économique, les préférences temporelles, et les attitudes et comportements pro-environnementaux. Le chapitre 2 est une revue de la littérature sur l’écart entre croyance et action dans le domaine de l'environnement. Le chapitre 3 est un article de synthèse sur la cognition sociale en tant qu'obstacle et levier pour promouvoir une atténuation efficace du changement climatique. Le chapitre 4 se concentre sur l'effet de "supériorité à la moyenne" (better-than-average effect) et présente les résultats de plusieurs études pilotes que nous avons menées afin d'explorer la pertinence de ce biais pour expliquer pourquoi certains individus ne mettent en œuvre que peu d’actions pour réduire leurs émissions. Le cinquième chapitre est consacré à une intervention conçue pour contrer l'effet de "supériorité à la moyenne" concernant les émissions de CO2 individuelles, qui s’appuie sur une comparaison d’empreinte carbone.