Restez chez vous ! L'intime et son architecture à l'ère numérique.

Stay home ! The private realm and its architecture in the digital age.

• Auteur / Autrice : Deborah Feldman
• Direction : Alessia De biase, Pierre Chabard
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Anthropologie
• Date : Inscription en doctorat le 02/12/2020
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces travail (Paris)

Mots clés

Mots clés libres

Architecture domestique

Chez-soi

Travail

Coworking

Numérique

Coliving

Coworking

Coliving

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Digital technologies

Résumé

C'est « en ligne » que se déroule désormais une grande partie de nos vies. Récemment, la création de nouvelles économies, la démocratisation d'internet et le développement de formes de travail tributaires des technologies numériques ont favorisé la conception de lieux d'habitation et de travail qui assouplissent les cloisonnements entre la vie productive et la vie privée. L'habitat contemporain a été investi par une dimension publique dont témoignent des pratiques comme le télétravail, le partage de nos habitations sur des plateforme comme Airbnb ou également les nouvelles formes de vie comme le coliving et le coworking. Ces dernières, toujours implantées dans le tissu financièrement tendu des grandes métropoles, ont comme intention première le rapprochement des lieux d'habitation et des lieux de travail. Ces bâtiments hybrides, « l'innovation la plus disruptive du logement contemporain», passant pour archétypes de l'habitat de demain, demandent une réactualisation du concept de l'intime. Comment évoluent nos modes d'habiter et de faire chez-soi ? Quelles sont les évolutions, matérielles et immatérielles, de ce rapprochement entre les sphères de vie de l'individu ? Les acteurs majeurs de ces mutations, qui assurent la gestion de multiples espaces de vie, constituent notre terrain d'étude. Leur fonctionnement, leurs usages et les espaces dont ils ont la gestion (logements et tiers-lieux de travail) relèvent d'une nouvelle dimension de l'intime. Cette recherche prend le parti de la découvrir à travers une ethnographie multi-située passant par la rencontre des utilisateurs et l'observation participante au sein des espaces qu'ils occupent. Elle nous permettra d'actualiser et de compléter les travaux sur l'habiter et l'architecture de l'intime.

The current dissertation explores how domestic architecture is shaping the construction of contemporary identities, examining the relationship between digital technologies, neoliberal forms of production and intimacy. The premises of this research are that the contemporary urban individual is perpetually connected. His everyday life is somehow reliant on connected technologies. The democratization of the internet and the dissemination of smart objects subtly transforms his subjectivity, his existences and its built setting. The private realm is not exempt. The domestic space is no longer a heaven isolated from the social and productive public sphere. Moreover, places formerly reserved to work appear to be more and more intimate, welcoming, and even entertaining. The internet supports the disintegration of the boundaries established at the end of the 19th century between the public and the private domain. How are contemporary forms of dwelling evolving and by what means do they influence the creation of new subjectivities? This research is built on a multi-sited ethnography based on semi-structured interviews and participant observation led during periods of immersion. A series of remarkable case studies and major actors in France while be analyzed.