Projet de thèse en Sciences Sociales
Sous la direction de Jean-Paul Vanderlinden et de Arjan Wardekker.
Thèses en préparation à université Paris-Saclay , dans le cadre de Sciences Sociales et Humanités , en partenariat avec Cultures, Environnements, Arctique, Représentations, Climat (laboratoire) et de Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) (référent) depuis le 01-12-2020 .
La thèse de doctorat aborde le défi pressant de ré-ancrer les bouleversements environnementaux et climatiques dans des expériences locales significatives du monde. Tout en étudiant les récits globalisants autour du désastre écologique et climatique, je suggère que les voix de là-bas (mondes non-occidentaux) contiennent le potentiel pour exprimer une diversité ontologique et épistémologique, et pour produire une critique radicale du Global. Pour défier le cadrage uniforme des bouleversements en cours, je fonde l'analyse sur des observations empiriques provenant d'Ittoqqortoormiit (Inuit Nunaat), où des travaux de terrain répétitifs et au long cours sont menés. L'approche ethnographique critique déployée met en lumière des histoires non entendues et invisibilisées. Je soutiens que si des voix doivent s'élever, ce doit être au sein des communautés locales, afin que ces récits agissent respectueusement sur les(s) monde(s). Ainsi, la thèse aborde la crise climatique et environnementale à la fois comme un moment qui menace directement (certaines) façons d'être dans le monde, et comme un récit global qui poursuit potentiellement une dynamique de marginalisation-invisibilisation des mondes non-occidentaux. Je serai en mesure de dessiner des alternatives ou des récits pluriels qui nourrissent le cadrage des changements globaux en décentrant le regard et en offrant de nouvelles ressources ontologiques et épistémologiques pour comprendre les bouleversements multidimensionnels en cours. En outre, un aspect important de la thèse vise à réfléchir à ma posture de chercheur, en essayant d'apprivoiser une manière de travailler respectueusement avec/au sein de/pour des communautés limitées dans la capacité d'agir sur leur monde.
Place-based communities' narratives facing up slow upheavals: critical ethnography in Ittoqqortoormiit (Kalaallit Nunaat)
The doctoral thesis addresses the pressing challenge of re-grounding environmental and climate upheavals into meaningful local experiences of the world. While investigating globalising narratives around the ecological and climate disaster, I suggest that voices from yonder (non-Western worlds) contain the seed both to express an ontological and epistemological diversity, and to produce a radical critic of the Global. To defy the uniform framing of ongoing upheavals, I ground the analysis with empirical insights from Ittoqqortoormiit (Inuit Nunaat), where long-dwelling and repetitive fieldworks are conducted. The critical ethnographical approach deployed shed lights on unheard and invisibilised stories. I argue that if voices have to be raised, it has to be among local communities, in order for these narratives to perform with respect to the world(s). Hence, the thesis both addresses the climate and environmental crisis as a moment that directly threatens (certain) ways of being in the world, and as a global narrative that potentially pursue a dynamic of marginalisation-invisibilisation of the non-Western worlds. I will be in position to draw alternatives or pluriversal stories that nurture the framing of global changes by decentring the gaze and offering new ontological and epistemological resources to understand multidimensional upheavals. Also, a substantial aspect of the thesis aims to reflect on my privileged research posture, trying to tame a way of being respectfully working with/within/for disempowered communities.