Projet de thèse en Grec
Sous la direction de Sébastien Morlet.
Thèses en préparation à Sorbonne université , dans le cadre de École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris) , en partenariat avec Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....) (laboratoire) depuis le 10-11-2020 .
L’homélie de Basile de Césarée, commentant la formule deutéro-canonique « Πρόσεχε σεαυτῷ », la première à être consacrée à la fois au passage biblique et au concept d’attention dans la tradition chrétienne, pose la question de savoir ce que Basile doit à la pensée grecque, et notamment à la tradition philosophique, mais aussi quelle a été la gestation du concept chrétien d’attention, avant Basile, chez les auteurs juifs de langue grecque, puis les premiers Pères. L’enjeu fondamental de cette étude est d’étudier la genèse d’une notion dans le christianisme, de montrer comment cette notion s’enracine dans la tradition grecque et biblique, et en quoi le christianisme a pu éventuellement infléchir son sens. La prosochè constitue l’attitude fondamentale du philosophe stoïcien ou platonicien, qui est attention à soi-même, vigilance de chaque instant, mais aussi réflexion sur sa place dans le cosmos et son rapport à Dieu. C’est ce que doit être aussi celle du chrétien. Étudier la notion de prosochè invite également à étudier, au-delà du discours sur la προσοχή chez les Pères, les mises en pratique concrètes de cet impératif, non seulement dans les témoignages qui nous sont laissés des pratiques spirituelles, mais aussi, dans les textes conservés : l’exposition théologique, l’écriture de l’exégèse, la littérature d’édification manifestent-elles, et en quoi, un souci de l’attention au sens philosophique ? Au-delà de la problématique générale des rapports entre christianisme et hellénisme, ce sujet permet d’aborder la thématique de l’exercice spirituel dans le christianisme, autant que des thématiques en lien avec la direction spirituelle ou encore l’examen de conscience. Plus largement, cette étude permettra d’illustrer, par un biais original, la genèse de l’intériorité dans la littérature tardo-antique.
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