Thèse en cours

Encapsulation d'inhibiteurs d'aldehydes dehydrogenases dans des nanocapsules lipidiques : optimisation de la formulation, mécanisme d'action et efficacité pharmacologique dans le contexte de du cancer du poumon

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Auteur / Autrice : Maria alejandra Irujo gallardo
Direction : Isabelle Texier-nogues
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Chimie Biologie
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEA LETI-DTBS/L2CB

Mots clés

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Résumé

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La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est une tumeur hématopoïétique hétérogène qui représente la majorité des cas de leucémies aiguës chez l'adulte. La première ligne de traitement mise en place pour les patients atteints de la LAM a peu changé au cours des dernières décennies, et implique plusieurs cycles de chimiothérapie intensive. Cependant, cette stratégie de traitement est rarement curative, et une grande majorité des patients rechuteront après la fin du traitement, expliquant le faible taux de survie à 5 ans (27%). Il a été suggéré que la résistance et/ou la rechute des patients atteints de LAM pouvait être liée à une population de cellules souches leucémiques se trouvant au sein de la moelle osseuse, ainsi qu'à une activité accrue d'une famille d'enzymes intracellulaires, les Aldéhydes Deshydrogénases (ALDHs). Les ALDHs ont pour fonction l'oxydation des aldéhydes physiologiques et pathophysiologiques en leur acide carboxylique correspondant. Elles participent donc, entre autres, au mécanisme de résistance aux médicaments via la métabolisation prématurée des molécules à visée thérapeutiques. Dans le cas des LAM primaires, une activité accrue des ALDHs est généralement associée à un mauvais pronostique clinique, et peut être utilisé comme un biomarqueur discriminant des cellules souches leucémiques responsables des rechutes. Cependant, malgré un intérêt croissant pour l'exploitation de la famille ALDHs comme cible thérapeutique dans le cadre d'une thérapie anticancéreuse, peu d'inhibiteurs ont démontré à ce jour une efficacité pharmacologique satisfaisante in vivo. C'est dans ce contexte que la société Advanced BioDesign a créé une famille d'inhibiteurs spécifiques et réversibles des ALDHs. Cette famille a été développée à partir du DIMATE (4-dimethylamino-4-methylpent-2-ynthioic acid S-methyl ester), une petite molécule lipophile inhibitrice des ALDHs de classe 1 et de classe 3. L'efficacité pharmacologique du DIMATE a été testée dans de nombreux modèles précliniques, et a démontré une très bonne activité thérapeutique, notamment à l'encontre des cellules souches leucémiques. Par ailleurs, à l'inverse des traitements de chimiothérapie classiques, le DIMATE s'est avéré non toxique pour les cellules souches saines, qui conservent leur capacité de différenciation et d'auto-régénération à l'issu du traitement. L'ensemble de ces résultats ont démontré que le DIMATE et ses analogues constituaient un traitement innovant et prometteur dans le cadre de la LAM. Cependant, bien que le DIMATE et ses analogues puissent être administrés in vivo, la demi-vie de ces composés est drastiquement diminuée par l'activité enzymatique des estérases circulantes, limitant l'activité pharmacologique de cette famille d'inhibiteurs. C'est dans ce contexte que la société Advanced BioDesign et le CEA Tech (Leti/DTBS) ont choisi d'allier leurs expertises dans les domaines de la découverte de nouvelles molécules actives et de la nanoencapsulation. L'objectif de ce projet est donc le développement et l'optimisation d'une plateforme de nanoencapsulation lipidique, adaptée au DIMATE et à ses analogues, afin d'augmenter la stabilité in vivo de ces molécules et de potentialiser leur activité thérapeutique dans le cadre de la LAM.