Thèse soutenue

Traçage du contenu visuel, droits de propriété intellectuelle & blockchain : de l'abstraction des processus à l'interopérabilité fonctionnelle

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Auteur / Autrice : Alexandre Moreaux
Direction : Mihai Mitrea
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique, données, IA
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SAMOVAR - Services répartis, Architectures, Modélisation, Validation, Administration des Réseaux - Institut Polytechnique de Paris / IP Paris - Département Advanced Research And Techniques For Multidimensional Imaging Systems / TSP - ARTEMIS
Etablissement opérateur d'inscription : Télécom SudParis (France)
Equipe de recherche : ARMEDIA / ARMEDIA-SAMOVAR
Jury : Président / Présidente : Azeddine Beghdadi
Examinateurs / Examinatrices : Touradj Ebrahimi, Farid Mokrane, Sabrina Caldwell, Sara Tucci-Piergiovanni
Rapporteurs / Rapporteuses : Touradj Ebrahimi, Farid Mokrane

Résumé

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En amenant un niveau de confiance et d'immutabilité jusqu'alors inégalé, l'émergence synchrone du paradigme du web3 et des blockchains applicatives a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine du contenu visuel et de la gestion des droits de propriété intellectuelle sous-jacents. Cependant, outre les problèmes endémiques à l'aspect décentralisé des blockchains, cette association a également mis en lumière de nouveaux défis. La thèse aborde cinq de tels défis à travers le prisme des deux concepts fondamentaux des blockchains applicatives, à savoir les tokens et les Smart Contracts, et de leur interopérabilité (i.e., à leur capacité à partager des données avec d'autres briques applicatives).Les deux premiers sujets abordés concernent les tokens, i.e., la représentation d'actifs sur la blockchain, qui ont fait l'objet de vives critiques de la part des experts et du public en raison de (1) leurs modes de distribution et de leurs (2) lacunes quant aux droits de propriété intellectuelle. Si une partie de l'aversion envers les tokens résulte d'une incompréhension fondamentale à l'égard de ce qu'ils sont, d'importantes limitantes techniques ont également fait surface au fil des ans. De plus, les tokens ont également été confrontés à des problèmes réglementaires et juridiques qui ont contribué à leur réputation ambiguë.Les deux sujets de recherche suivants concernent les Smart Contracts, i.e., les logiciels immuables qui peuvent être déployés sur les blockchains et qui servent notamment aux applications décentralisées (dApps). Au-delà de leur sensibilité aux erreurs humaines, les Smart Contracts sont confrontés à des limitations fondamentales comme (3) le seuil élevé de connaissances techniques requises à leur development et (4) leurs capacités de calcul limitées. De surcroît, il est important de comprendre que ces limitations ne sont pas seulement dues à la relative nouveauté du concept mais au fait que la notion de Smart Contract ne vise pas à remplacer celle du logiciel web2 et qu'elles doivent être pensées comme complémentaires.La thèse répond tout d'abord à ces quatre premières problématiques via l'abstraction de processus connus afin de concevoir, spécifier, et implémenter des briques méthodologiques répondant à des attentes définies par notre analyse bibliographique du sujet. Les quatre premières contributions sont :• Un mode de distribution de contenu visuel produit par des objets connectés via un courtier automatique doté de capacités de dépôt fiduciaire basé sur un système de confiance numérique.• Une structure logicielle indépendante des marchés standards mettant les Smart Contracts au niveau conceptuel des tokens afin de garantir l'applications de DPI lors de l'échange de ces derniers.• Un processus permettant la génération systématique et agnostique à l'environnement blockchain de Smart Contracts à partir d'ontologies.• Une méthodologie associant de manière mutuellement bénéfique des éléments web2 et web3 qui permet le calcul d'empreintes numériques (fingerprints), dont le coût est normalement prohibitif dans un environnement blockchain.Enfin, le dernier sujet traité est celui de (5) la polyvalence des briques applicatives que nous aborderons par l'interopérabilité des quatre premières contributions dans une architecture permettant la prise en charge de contenu visuel dans l'environnement blockchain de sa création authentifiée jusqu'à sa distribution tracée et conforme aux droits de propriété intellectuelle. Cette association démontre la capacité de nos briques méthodologiques à être intégrées dans des solutions plus complexes et à répondre à des problèmes tangibles.Nous conclurons cette thèse avec une analyse macroscopique de notre travail, mettant en perspective nos contributions vis-à-vis de du futur des blockchains que nous prévoyons à court et à long terme.