Thèse soutenue

Enveloppe nucléaire et réponse du noyau aux déformations mécaniques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alice Williart
Direction : Matthieu PielNicolas Manel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance le 09/10/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie cellulaire et cancer (Paris ; 1995-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Martin Lenz
Examinateurs / Examinatrices : Charlotte Rivière, Nicolas Borghi, Maria Almonacid
Rapporteurs / Rapporteuses : Charlotte Rivière, Nicolas Borghi

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le noyau, qui abrite le génome des cellules eucaryotes, est l'organite le plus volumineux et le plus rigide de la cellule. Il est délimité par une double membrane percée de pores, l'enveloppe nucléaire, elle-même soutenue par la lamina, un réseau de filaments intermédiaires, les lamines. L'enveloppe, la lamina et la chromatine sont connectées par un réseau d'interaction protéines-protéines et protéines-ADN, qui, grâce au complexe du Linker entre Nucléosquelette et Cytosquelette, sont en continuité mécanique avec le cytoplasme et la membrane plasmique. La capacité de la cellule à percevoir les signaux mécaniques de son environnement au niveau de la membrane plasmique est bien connue. Le noyau lui-même a émergé comme un composant mécano-sensible, par son interaction avec la membrane plasmique et par sa propre capacité à percevoir les déformations. Cependant, la compréhension physique du noyau et de ses propriétés mécaniques en réponse aux déformations reste incomplète. Dans ce travail, nous avons utilisé différentes approches pour déformer le noyau (microscopie à force atomique, confineur micro-fabriqué) et comprendre comment l'enveloppe nucléaire et la lamina déterminent la réponse du noyau aux contraintes mécaniques, en nous concnetrant sur une échelle de temps de l'ordre de plusieurs minutes. Nous avons montré que les noyaux peuvent adopter différentes formes in vivo et in vitro. En particulier, en l'absence de contrainte, l'enveloppe nucléaire développe des plis et invaginations, qui peuvent s'ouvrir réversiblement lorsque les noyaux sont déformés. Nous proposons un modèle d'instabilité mécanique reposant sur les différences de rigidité et de surface de l'ensemble enveloppe-lamina et de la chromatine pour expliquer la formation, la réversibilité et la forme de ces repliements. Ce modèle prédit que tant que l'enveloppe possède des plis, sa tension reste proche de zéro, ce qui propose un régime de déformation sans tension. Nous montrons cette prédiction par une méthode d'imagerie dynamique mesurant les fluctuations de l'enveloppe, ainsi que par une mesure quantitative des forces exercées par le noyau par micorscopie à force atomique. Nous avons ainsi mis en évidence l'existence de deux régimes de déformation : un régime sans tension, jusqu'à une hauteur seuil de 6 µm, en-dessous de laquelle la lamina se tend. Associés à ces deux régimes de tension, nous avons montré que le noyau répond en deux régimes de volume lorsque la déformation s'effectue sans tension, le volume nucléaire reste quasi-constant, tandis que lorsque le noyau est tendu, le volume du noyau diminue. Nous proposons que le premier régime permettent aux noyaux d'avoir une gamme de déformation sans risque pour leur intégrité, tandis que le second puisse être à la fois un signal perçu par la cellule et participer aux phénomènes de rupture d'enveloppe et de dommages à l'ADN observés dans les noyaux sous contrainte.