Thèse soutenue

Alimentation à base de plantes et risque de cancer du sein dans la cohorte E3N

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Auteur / Autrice : Sanam Shah
Direction : Francesca Romana ManciniAbdel Nasser Laouali Mahamadou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 25/09/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations / CESP
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Kesse-Guyot
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Kesse-Guyot, Blandine de Lauzon-Guillain, Laure Dossus, Mohamed Khalis
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Kesse-Guyot, Blandine de Lauzon-Guillain

Résumé

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L’évolution du régime alimentaire au fil du temps est considérée comme un déterminant majeur de la santé humaine. Des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que le régime alimentaire traditionnel des sociétés paléolithiques pourrait être optimal pour la prévention et le traitement de certaines maladies chroniques. En revanche, un régime moderne riche en aliments ultra transformés et en aliments d'origine animale est positivement associé à des maladies chroniques telles que le développement du cancer du sein. Il est intéressant de noter que les régimes contemporains qui mettent l'accent sur les aliments à base de plantes tout en limitant la consommation d'aliments d'origine animale sont de plus en plus populaires. Toutefois, les données sur le risque de cancer du sein sont soit rares en ce qui concerne l’adhérence au régime paléolithique, soit contradictoires en ce qui concerne l’adhérence aux régimes à base de plantes. De 1993 à 2014, 65 418 participantes de la cohorte E3N âgées de 52,9 ans (SD 6,7) au moment de l'inclusion ont été suivies pour un cancer du sein ménopausé incident. Les scores d’adhésion au régime paléolithique ainsi qu’aux régimes à base de végétaux sains (hPDI) et non- sains (uPDI) ont été calculés à partir des réponses aux questionnaires alimentaires à l’inclusion (1993) et au cours du suivi (2005). Des modèles des risques proportionnels de Cox ont été utilisés pour estimer les risques (HR) et les intervalles de confiance à 95 % (IC) de cancer du sein global et par sous-types associés à une adhérence aux régimes alimentaires. En outre, l'association entre la composition en macronutriments et le risque de cancer du sein a été évaluée à l'aide de modèles de additifs généralisés pour différents niveaux d’adhérence aux régimes alimentaires. Au cours d'un suivi médian de 21 ans, 3 810 participantes ont développé un cancer du sein. L'indice hPDI est celui qui a été associé à une plus grande réduction du risque de cancer du sein, HRQ4vs.Q1 (IC 95 %) : 0,73 (0,66, 0,81) et HRQ5vs.Q1 (IC 95 %) : 0,86 (0,77, 0,95). Une association inverse a également été observée pour le régime paléolithique, HRQ5vs.Q1 (95% CI) : 0,82 (0,74, 0,90). A l’inverse, l'uPDI était associé à un risque de cancer du sein plus élevé, HRQ5vs.Q1 (95% CI) : 1.20 (1.08, 1.34). Pour tous les indices, il n'y avait pas d'hétérogénéité dans les risques selon les sous-types de cancer du sein (Phétérogénéité > 0,10). Une association significative entre la composition en macronutriments et le risque de cancer du sein a été mise en évidence pour tous les indices (P < 0,001), cependant, les associations de composition en macronutriments étaient diffèrentes selon le degré d'adhérence aux régimes alimentaires. Les apports en protéines semblent être un déterminant important des associations observées. Par exemple, des indices paléolithiques et hPDI plus élevés (75e percentile) et un apport en protéines plus faible (10 %) ont révélé un risque de cancer du sein plus faible, tandis qu'un indice uPDI élevé avec un apport élevé en protéines (25 %) et en matières grasses (50 %) a révélé un risque de cancer du sein plus élevé. Plus intéressant encore, un score uPDI élevé (75e percentile) avec une faible consommation de protéines (10 %) présentait un risque plus faible de cancer du sein. Nos résultats suggèrent que la qualité de l'alimentation et la composition en macronutriments sont associées au risque de cancer du sein et que des voies non hormonales sont impliquées dans ces associations. Ces résultats donnent un aperçu de la relation entre l'alimentation humaine et le risque de cancer du sein et offrent des preuves qui peuvent aider à orienter la recherche visant à réduire le risque de cancer du sein par l'alimentation.