Thèse soutenue

Prévenir les manifestations anxieuses liées au réchauffement climatique : Investigation des processus émotionnels et cognitifs et perspective d'intervention pour aider à la transition écologique

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Auteur / Autrice : Zoé Lackner
Direction : Arnaud CarréAurelien Graton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie sociale et expérimentale
Date : Soutenance le 11/09/2024
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de psychologie - Personnalité, cognition et changement social (Grenoble, Isère, France ; Chambéry, Savoie, France ; 2005-...)
Jury : Président / Présidente : Anna Tcherkassof
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Sénémeaud, Oriane Sarrasin
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Heeren, Oscar Eduardo Navarro Carrascal

Résumé

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Cette thèse examine la relation entre les éco-émotions, les comportements pro-environnementaux et la santé mentale. Si les éco-émotions telles que l'anxiété climatique peuvent encourager les actions visant à atténuer la crise écologique, elles peuvent également affecter la santé mentale. Toutefois, les mécanismes qui sous-tendent ces relations ne sont pas encore clairs. S'inspirant de la psychologie des émotions et de la psychopathologie, cette recherche suppose que les éco-émotions et les comportements pro-environnementaux sont liés par un mécanisme de préparation à l'action qui prépare les individus à répondre à la crise écologique. En outre, elle émet l'hypothèse que les comportements pro-environnementaux peuvent affecter la santé mentale lorsqu'ils interfèrent avec les objectifs personnels. La thèse aborde ces questions à travers cinq études et vise à identifier les facteurs qui contribuent aux éco-émotions. Les deux premières études ont examiné la manière dont les éco-émotions sont suscitées. L'Étude 1 a comparé les facteurs situationnels (par exemple, l'expérience personnelle du changement climatique) et les facteurs individuels (par exemple, les dispositions à l'anxiété) dans le déclenchement des éco-émotions. Les résultats suggèrent que les dispositions à l'anxiété jouent un rôle plus important que le type d'événement, les facteurs situationnels et individuels influençant différemment des émotions telles que la solastalgie et l'anxiété climatique grave. L'Étude 2 a examiné l'effet de l'évaluation de la crise écologique sur l'apparition d'éco-émotions et a montré que ces émotions dépendaient peu de l'évaluation et qu'elles étaient significativement corrélées. Dans l'ensemble, les études suggèrent que les gens ressentent un mélange d'éco-émotions influencées à la fois par la crise écologique et par des facteurs individuels tels que l'anxiété et les attitudes environnementales. Les trois dernières études ont examiné la relation entre les éco-émotions, le comportement et la santé mentale. Plus précisément, elles ont comparé les effets des comportements pro-environnementaux à ceux de l'évitement des pensées sur la santé mentale. L'Étude 3 a examiné si les comportements pro-environnementaux et la santé mentale sont liés par un mécanisme de préparation à l'action, mais n'a trouvé aucune preuve que le changement climatique déclenche davantage de tendances à l'évitement ou que ces tendances sont plus importantes chez les personnes dont la santé mentale est altérée ou qui adoptent des comportements pro-environnementaux. L'Étude 4 a examiné si le fait de percevoir la crise écologique comme une menace motivait à adopter des comportements pro- environnementaux, mais elle n'a trouvé aucun effet significatif de la manipulation de la perception du changement climatique. Cependant, des facteurs stables tels que l'inquiétude face au changement climatique et la capacité perçue d'agir ont influencé le comportement. L'Étude 5 a testé les effets des comportements pro-environnementaux individuels et collectifs et de l'évitement du changement climatique sur la santé mentale. Elle a révélé que les préoccupations climatiques prédisaient les comportements pro-environnementaux, mais pas l'évitement de pensées, et que les comportements collectifs et l'évitement de pensées contribuaient à l'altération de la santé mentale. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que si les préoccupations climatiques prédisent des comportements pro-environnementaux, ces comportements peuvent avoir un impact sur la santé mentale, mais pas par le biais d'un mécanisme de préparation à l'action. En résumé, ce travail apporte des résultats intéressants sur la manière dont les éco-émotions sont déclenchées et sur le mécanisme par lequel elles peuvent affecter la santé mentale. Nous encourageons les auteurs à ne pas considérer les éco-émotions comme étant soit adaptées, soit inadaptées, car les réponses adaptées associées aux éco-émotions semblent affecter la santé mentale