Thèse en cours

Le 'daimôn' et le cheminement vers l'arétè selon Platon et Xénophôn.

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Auteur / Autrice : Sitraka Randrianantoandro
Direction : Michel Fattal
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 25/06/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IPhiG - Institut de Philosophie de Grenoble

Mots clés

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Résumé

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Cette étude sur la notion grecque de «daimôn» se propose d'aborder cette notion dans la confrontation de son usage courant et de ses interprétations philosophiques au sein de la littérature grecque depuis Homère jusqu'à l'époque des Socratiques. Face à la diversité des sens du terme daimôn, opter pour un sens unique et défini implique une conception incomplète et corrompue de ce terme très particulier. Il s'agit donc de trouver les raisons qui légitiment la place d'un terme aussi polysémique qu'indéfini dans la pensée grecque. Posé au fondement de l'excellence pratique, gnoséologique et éthique, le daimôn esquisse la figure de l'indéfini et de l'irrationnel qui, insaisissable même par les principes de l'harmonie cosmogonique, déploie son pouvoir pour assurer la pérennité de l'ordre cosmique - dans sa conception religieuse -, et la raison qui attribue une destinée au sujet humain - dans sa conception philosophique -. Ce travail vise plus particulièrement une conception particulière du daimôn qui est celle de Socrate à travers la confrontation des opinions de ces deux meilleurs disciples, Platon et Xénophon. Le premier, Platon, a tenté d'insérer le concept de daimôn dans sa philosophie où il trouve une place prépondérante dans l'élévation spirituel du philosophe, tandis que Xénophon, l'homme d'action, fait entrevoir dans sa manière de vivre et sa pensée une véritable attitude socratique dans la mesure où Xénophon, qui n'a pas élaboré de théorie propre, a mis en pratique ce dont il considère comme la vertu de l'homme d'action selon le modèle de Socrate, et ce sera sa piété démonique. Il y donc une réelle opposition entre Platon et Xénophon, opposition qui va expliquer leurs points de vue opposé par rapport au daimôn de Socrate: Le premier, Platon, a pris parti d'un daimôn qui vise l'excellence de la raison théorique, il est donc en lien avec le savoir et la réflexion d'où sa fonction de provocation d'un empêchement, d'un doute ou d'une suspension permettant un moment de recul au niveau de la réflexion. Chez Xénophon, je propose de lire son interprétation comme relevant d'une pensée plus pragmatique, c'est-à-dire que le daimôn pousse à agir et vise l'excellence pratique. Cela fera deux parties antithétiques dans chacune desquelles je mettrais les liens adéquats par rapports à des pensées ou opinions d'auteurs philosophiques ou non sur la question du daimôn. La conclusion pourra faire office d'une grande synthèse sur le sens commun et socratique du daimon.