Thèse soutenue

La lance du peuple : Dom Deschamps, un métaphysicien athée au XVIIIe siècle
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Auteur / Autrice : Eleonora Alfano
Direction : André CharrakPaolo Quintili
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 08/05/2023
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi di Roma "Tor Vergata" (1972-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Università degli studi di Roma "Tor Vergata" (1972-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre-François Moreau
Examinateurs / Examinatrices : André Charrak, Paolo Quintili, Diego Donna, Éric Puisais, Antonella Del Prete
Rapporteurs / Rapporteuses : Diego Donna, Éric Puisais

Résumé

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Cette Thèse se développe en trois parties : la Première engage une recherche sur les sources de la métaphysique de Deschamps ; la Seconde inscrit cette dernière dans le cadre du débat autour des métaphysiques des Lumières ; et la Troisième actualise certains des effets de sa métaphysique. Intitulée « Dom Deschamps et la Congrégation de Saint-Maur », la Part. I porte sur des recherches historiques et philologiques effectuées auprès de plusieurs bibliothèques et archives de France. Cette enquête reconstitue le contexte de sa formation et corrige certains éléments acquis de sa biographie. Le Chap. I se penche sur « La formation » du Bénédictin, en resituant les différentes étapes de ses études. Le Chap. II se concentre sur « Les recherches historiographiques » conduites par le jeune Deschamps sous l’égide de la Congrégation. La reconstitution de sa correspondance avec certains érudits, ainsi que ses rebondissements, a permis de procéder au classement de sa réelle contribution à l’Histoire de Touraine, tout en préfigurant les implications d’une telle activité intellectuelle pour les années à venir et sa philosophie. Le Chap. III sur « Les lectures spirituelles et spéculatives » dégage les auteurs et les éditions de la Theologia mystica qui étaient effectivement lisibles dans le contexte monastique auquel il appartenait. Intitulée « Dom Deschamps et les métaphysiques du Siècle », la Part. II se penche sur sa « Métaphysique rebelle » et étudie, dans le Chap. IV à partir de sa perspective critique à l’égard de l’empirisme des Lumières, les idées innées conçues comme immédiatement générales. Le Chap. V analyse les concepts de son « Ontologie » : Le Tout, Tout et l’Existence. Cette étude propose une nouvelle lecture interprétative de sa métaphysique matérialiste qui met en lumière la présence, au sein du Vrai Système, d’une véritable dynamique, pas tant métaphysique par le biais d’une théorie générale sur l’être, mais bien ontologique qui développe un concept de l’être en général, universel et commun. Le Chap. VI s’interroge sur la nature de sa « (Mé)ontologie ». En tenant compte des trois solutions classiques au problème du Néant, cette enquête met en évidence la définition par viam negationis du Rien : il n’est pas nihil nihil est, nihil est aliudet Nihil est. Ces observations soulignent le glissement effectué par l’auteur de l’ineffabilité absolue du Néant transcendant de la Théologie négative à l’universelle intelligibilité du Rien comme concept transcendantal de la Science générale. Intitulée « Dom Deschamps et la morale de l’avenir », la Part. III propose trois actualisations : le Chap. VII remobilise sa notion de société durable ; le Chap. VIII fait de même avec sa réflexion égalitaire et protoféministe ; le Chap. IX porte sur son athéisme hétérodoxe.