Thèse soutenue

La raison des animaux au XVIIIe siècle entre philosophie et histoire naturelle : Hume, Condillac, Buffon et Le Roy

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Auteur / Autrice : Dario de Queiroz Galvao Neto
Direction : Laurent JaffroPedro Paulo Pimenta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 31/05/2023
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Claire Crignon
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Jaffro, Pedro Paulo Pimenta, Clara Castro, Claire Etchegaray

Résumé

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Cette thèse interroge la notion de raison animale au XVIIIe siècle. Nous soutenons que cette notion acquiert un rôle central dans les œuvres de Hume et de Condillac, et qu’elle est développée considérablement chez Buffon et chez Le Roy. À l’encontre de la doctrine cartésienne de l’animal-machine, Hume et Condillac soutiennent que les animaux sont doués de rationalité au même titre que les êtres humains. Ainsi, non seulement la raison animale est intégrée à leurs systèmes philosophiques, mais encore elle devient le modèle à partir duquel on pense toute rationalité possible. Nous montrerons d’abord comment la découverte de la fonction épistémologique de l’animal représente un moment décisif dans les critiques de la tradition menées par Hume et par Condillac. Ensuite, chez Buffon et chez Le Roy, nous analyserons la façon dont l’observation de la vie concrète des animaux tend à se substituer à des considérations abstraites et purement conceptuelles, amenant leurs lecteurs à connaître les barrages de castors, les assemblées qui précèdent la migration des oiseaux, les stratégies employées par les cerfs et par les lièvres pour éviter les pièges du chasseur, et bien d’autres encore. La notion de raison animale forgée dans le cadre d’une pensée philosophique prend dès lors une nouvelle vigueur : s’inspirant à la fois des écrits naturalistes de Buffon et du sensualisme de Condillac, Le Roy ne refusera aux animaux ni le langage articulé ni la capacité de transmission de connaissances de génération en génération. Chez ces quatre auteurs, nous retrouvons ainsi la genèse d’une pensée éthologique fondamentale pour la définition de la raison humaine au XVIIIe siècle.