Thèse en cours

Modélisation de coulées de boue et courants de turbidité reproduits en laboratoire.

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 27/06/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Ahmad Amin
Direction : Florentina Moatar-Bertrand
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 27/06/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Energie, Matériaux, Sciences de la Terre et de l'Univers - EMSTU
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géo-hydrosystèmes continentaux
Jury : Président / Présidente : Mohammed Boussafir
Examinateurs / Examinatrices : Florentina Moatar-bertrand, Renaud Deguen, Khalil Abou-saleh, Frédéric Risso, Sophie Roman, Laurence Girolami
Rapporteurs / Rapporteuses : Renaud Deguen, Khalil Abou-saleh

Mots clés

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Résumé

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Dans certains cours d'eau à faible débit moyen, le transfert de sédiments est périodiquement perturbé par l'occurrence d'événements extrêmes (inondations, crues éclair, rupture de digues ou de barrage) au cours desquels l'érosion intense et la mise en suspension de particules solides de taille variable peut entraîner la formation de coulées de débris ou de boue, de concentration variable, qui peuvent se transformer en courants de turbidité ou avalanches sous-marines lorsqu'elles se propagent dans les réservoirs d'eau douce ou en milieu marin profond. Le caractère imprévisible et dévastateur de ces événements empêche bien souvent leur étude directe (à partir de méthodes d'observation ou de surveillance), limitant ainsi la compréhension et la possibilité de modéliser ces phénomènes naturels de grande ampleur. L'objectif de ce travail de thèse consistait tout d'abord à pouvoir générer en laboratoire des suspensions homogènes de particules solides et de liquide, tout en étant capable de caractériser proprement la concentration en sédiments du mélange et de pouvoir la faire varier sur une large gamme de valeurs. Dans un premier temps, des expériences classiques de fluidisation et de sédimentation impliquant différents types de matériaux (de taille, de densité, et de forme variable) et de fluide (liquide ou gaz) ont été réalisées dans le réservoir du dispositif. Les mesures obtenues nous ont permis de montrer que la vitesse moyenne de sédimentation des particules dans une suspension homogène peut être obtenue à partir de la vitesse théorique d'une particule isolée se déposant dans un fluide pur au repos, à laquelle on doit appliquer deux corrections : une sur la densité qui affecte la force de flottabilité agissant sur la particule et une autre sur la viscosité qui affecte à la fois la force de trainée agissant sur la particule et son agitation locale par rapport à celle du fluide. Des expériences supplémentaires consistant à relâcher une sphère macroscopique, de taille variable, dans ces suspensions, nous ont permis de comprendre que la force de trainée agissant sur la sphère plongeante est attribuée à une fine couche de mélange, coincée entre la paroi de la sphère et la particule la plus proche, fortement cisaillée, et caractérisée par la viscosité locale du mélange telle que l'on peut la décrire à partir de la vitesse de sédimentation. Au-delà de cette couche, les particules de la suspension glissent par rapport à la sphère. En relâchant ces suspensions dans le canal du dispositif expérimental, de type `rupture de barrage', nous avons pu réaliser des expériences inédites de coulées de boue (écoulements à surface libre générés dans le canal rempli d'air) et de courants de turbidité (écoulements pleinement immergés réalisés dans le canal rempli d'eau) afin de mieux comprendre les processus de transport et de sédimentation des particules dans ces écoulements. Les résultats obtenus nous ont permis de montrer que la concentration en particules dans le mélange tend à diminuer sa mobilité (distance et temps de parcours, vitesse moyenne). Le dépôt laissé par les écoulements sont également d'autant plus épais et plus court que la concentration en particules dans le mélange est élevée, ce qui peut s'expliquer notamment par une sédimentation plus rapide des particules. Le temps de runout de la suspension est contrôlé par le temps de sédimentation décrit à partir d'une longueur de sédimentation caractéristique et la vitesse de sédimentation déterminée précédemment qui dépend uniquement des propriétés de la suspension, des matériaux et du fluide. Les écoulements immergés se distinguent des écoulements à surface libre par la formation d'une couche de mélange diluée formée en surface qui devient rapidement indépendante de l'écoulement sous-jacent. Son temps de propagation est contrôlé par le temps de chute des particules dans le fluide au repos.