Thèse soutenue

La protéiformité de l'éditorial dans l'espace francophone : étude croisée entre presse roumaine et presse québécoise
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Auteur / Autrice : Valentin Pradelou
Direction : Alpha Ousmane BarryJoan Busquets
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Plurielles (Pessac (Gironde))
Jury : Président / Présidente : Patrick Charaudeau
Examinateurs / Examinatrices : Alpha Ousmane Barry, Joan Busquets, Andrée Chauvin-Vileno, Driss Ablali, Giovanni Agresti
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrée Chauvin-Vileno, Driss Ablali

Résumé

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Notre travail s’inscrit dans le domaine de l’Analyse de Discours et de la Linguistique Textuelle, il se décline en termes comparatifs dans une perspective d’Analyse contrastive du discours consacrée au genre de l’éditorial de presse écrite. Notre analyse porte sur deux journaux hétérogènes de l’espace francophone (Regard, revue francophone roumaine, et Le Devoir, journal québécois), à travers leurs caractéristiques textuelles et sociolinguistiques. L’éditorial déploie une structure textuelle argumentative, dans le but de prendre position sur un évènement central de l’actualité. Jouissant d’une suprématie au sein d’un journal, l’éditorial est empreint d’un effacement énonciatif, dans l’évitement des pronoms tels que Je, Tu ou Vous (Lee 2003). Les éditoriaux étudiés entretiennent des relations différentes avec ces définitions. Notre corpus d’analyse se compose de 50 éditoriaux de chaque journal, sélectionnés de l’année 2008 à l’année 2018. Regard présente des éditoriaux aux structures oscillant entre narration, description et argumentation. Les caractéristiques énonciatives plurielles tendent à ouvrir les balises du genre, en présentant un engagement énonciatif fort notamment visible dans l’utilisation des pronoms Je ou Vous. Les intentions textuelles varient de la prise de position sur un évènement d’actualité à la mise en valeur de la Roumanie. Regard présente ainsi un croisement entre répétition et élargissement des critères définitoires du genre, dans une majorité de caractéristiques à éloigner des normes. Cette protéiformité trouve son origine dans les caractéristiques institutionnelles et socio-langagières de la revue, avec une grande liberté d’écriture laissée à l’éditorialiste, dans le contexte francophile de la société roumaine. Les textes du journal Le Devoir s’adaptent davantage aux règles du genre, en présentant une structure textuelle toujours argumentative. Les procédés énonciatifs alternent entre effacement et engagement énonciatif avec la présence des pronoms personnels tels que Je, Vous, voire Tu. Les intentions discursives sont majoritairement à rapprocher des normes du genre : prendre position sur un évènement central de l’actualité, mais peuvent également viser à faire ses adieux ou remercier les lecteurs. Ce polymorphisme trouve aussi sa causalité dans les caractéristiques institutionnelles et socio-langagières du journal. A ce contexte spécifique se greffe une écriture portée par un consensus au sein de l’équipe de rédaction, influencée par un respect des normes dans une grande francophonie et francophilie au Québec. Ainsi, les deux journaux entretiennent des liens protéiformes avec les critères d’un éditorial, Regard en étant majoritairement éloigné, Le Devoir les respectant davantage, au sein de contextes sociolangagiers particuliers de l’espace francophone.