Analyser les tensions adaptation-développement d'un territoire urbain : Le cas de la métropole de Grenoble entre risque inondation et ambitions d'industrialisation

Analysis of the adaptation-development tensions of an urban territory: The case of the metropolis of Grenoble between flood risk and industrialization ambitions

• Auteur / Autrice : Mohammed Kharbouche
• Direction : Amélie Artis
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences économiques
• Date : Inscription en doctorat le 01/01/2020
• Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Environnements

Mots clés

Mots clés libres

Inondation

Extrêmes climatiques

Analyse du risque

Decision scaling

Production industrielle

Climatic extremes

Decision scaling

Flood

Industrial production

Risk analysis

Résumé

Il semble établi que le « développement soutenable » peut constituer, sous certaines conditions, un levier essentiel à la compétitivité des territoires urbains. Cependant la manière de le mettre en oeuvre concrètement dans un contexte de changement climatique reste problématique : comment gérer les incertitudes inhérentes à l'évolution des phénomènes climatiques ? Que signifie s'adapter localement pour prendre en compte leurs possibles impacts ? Quels sont les outils et moyens disponibles ou à inventer par et pour les acteurs des territoires ? L'objectif de cette thèse est d'appliquer, en conditions réelles et dans le cas précis des inondations, une méthode d'analyse de l'équilibre entre changement des conditions climatiques et sureté d'un système de production. Mettant au centre de l'analyse la conduite des processus socioéconomiques par les acteurs industriels et les pouvoirs publics de Grenoble Alpes Métropole, il s'agit de lier la tendance climatique, dont l'incertitude croit en « descendant » du global vers le local, et la vulnérabilité, dont l'expression se complexifie en « remontant » de l'acteur individuel vers l'activité d'un territoire. Pour ce faire, la notion de contrat hydro-social apparait centrale. Le contrat hydro-social considère une gestion du risque « stratifiée » par la période de retour de l'aléa. Il s'appuie sur des représentations du « risque acceptable » partagées par les acteurs de la Métropole et reflète les multiples équilibres entre tolérance du risque, projets d'aménagements et activité socioéconomique. Il s'agit dès lors d'appréhender le contrat hydro-social de la Métropole à partir de scènes locales, comprises comme des configurations socio-hydrologiques au sein desquelles un évènement hydrométéorologique rare a causé, ou peut causer, un désordre hydraulique et social suivant des circonstances spécifiques. D'un point de vue méthodologique, l'analyse se structurera en deux mouvements : une 'descente' de paramètres climatiques clés au niveau régional et une 'remontée' de la vulnérabilité du système physicosocial vers ces paramètres. L'analyse se veut novatrice dans la mesure où elle développe conjointement une approche quantitative (définition des couts et périodes de retour critiques qui doit permettre de construire la fonction de réponse climatique) et qualitative (identification des acteurs et enjeux gouvernant les équilibres afin d'imaginer des scénarios d'adaptation territorialisée). Plus généralement, elle permet d'associer dans un même cadre des données socio-économiques et une variabilité climatique à une échelle locale et de co-construire le modèle de risque en mêlant les expertises des industriels, des acteurs politiques et des chercheurs

It seems established that 'sustainable development' can constitute, under certain conditions, an essential lever for the competitiveness of urban areas. However, the way of implementing it concretely in a context of climate change remains problematic: how to manage the uncertainties inherent in the evolution of climatic phenomena? What does it mean to adapt locally to take into account their possible impacts? What are the tools and means available or to be invented by and for the actors of the territories? The objective of this thesis is to apply, in real conditions and in the specific case of floods, a method of analyzing the balance between changes in climatic conditions and the safety of a production system. Putting at the center of the analysis the conduct of socioeconomic processes by the industrial players and the public authorities of Grenoble Alpes Métropole, it is a question of linking the climatic trend, whose uncertainty believes in 'descending' from the global to the local, and vulnerability, the expression of which becomes more complex by “going up” from the individual actor towards the activity of a territory. To do this, the concept of hydro-social contract appears central. The hydro-social contract considers a risk management 'stratified' by the period of return of the hazard. It is based on representations of 'acceptable risk' shared by the actors of the Metropolis and reflects the multiple balances between risk tolerance, development projects and socioeconomic activity. It is therefore a question of apprehending the hydro-social contract of the Metropolis from local scenes, understood as socio-hydrological configurations within which a rare hydrometeorological event caused, or can cause, a following hydraulic and social disorder specific circumstances. From a methodological point of view, the analysis will be structured in two movements: a 'descent' of key climatic parameters at the regional level and a 'rise' of the vulnerability of the physicosocial system towards these parameters. The analysis aims to be innovative insofar as it jointly develops a quantitative approach (definition of costs and critical return periods which must allow the climate response function to be built) and qualitative approach (identification of the actors and issues governing the balances in order to imagine territorial adaptation scenarios). More generally, it makes it possible to associate socio-economic data and climate variability on a local scale in the same framework and to co-construct the risk model by combining the expertise of industrialists, political actors and researchers