Projet de thèse en Etudes médiévales
Sous la direction de Stéphane PÉquignot.
Thèses en préparation à l'Université Paris sciences et lettres , dans le cadre de École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) , en partenariat avec Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris) (laboratoire) et de École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) (établissement opérateur d'inscription) depuis le 31-08-2019 .
Le 1er juin 1191, le comte Philippe de Flandre est emporté par la peste. Philippe Auguste profite de l'absence d'héritier direct pour s'emparer de ses terres d'Artois et du Vermandois. Le 23 août 1328, Philippe de Valois écrase une armée flamande de différents groupes unis contre le comte Louis. Celui-ci ne doit sa survie politique qu'au nouveau roi de France et le conflit franco-flamand cesse jusqu'à la guerre de Cent Ans. Cette thèse de doctorat s'intéresse aux originalités des relations diplomatiques entre un suzerain et ses vassaux ; entre un seigneur féodal et un territoire bouleversé par les changements d'une société de moins en moins féodale ; entre des princes aux prises avec des acteurs internationaux. Les princes entretiennent au début de la période une diplomatie « d'amour et d'amitié » : il s'agit essentiellement de régler des conflits de succession avec des accords de mariage. Au cours du XIIIème siècle les interlocuteurs flamands se diversifient et les relations diplomatiques sortent progressivement du tête-à-tête entre princes. Philippe le Bel et ses fils doivent chercher la paix avec le comte, sa famille, ses familiers et de nouvelles forces politiques, les échevinages et le commun des villes. Le comté étant un fief mouvant du royaume, les relations entre le roi et la Flandre s'inscrivent dans la construction politique de l'Etat : de l'incorporation de nouveaux fiefs au domaine royal sous Philippe Auguste, on passe progressivement à la notion de rébellion des « Flamands » contre leur roi sous Philippe le Bel. En raison de sa situation géographique (une partie du comté relève de l'Empire) et du contexte économique (succès des draps produits en Flandre à partir de la laine anglaise) et politique (affirmation politique des villes), ces relations diplomatiques s'inscrivent dans les relations internationales, notamment avec l'Angleterre, les principautés impériales et la Papauté.
The diplomatic relations between the King of France and the County of Flanders from Philip II Augustus to Philip VI of Valois (circa 1191 - circa 1328)
On June 1, 1191, Count Philip of Flanders is swept away by the plague. Philippe Augustus takes advantage of the absence of a direct heir to seize his lands of Artois and Vermandois. On August 23, 1328, Philippe de Valois crushes a Flemish army of different groups united against Count Louis. He owes its political survival only to the new King of France and the Franco-Flemish conflict ceases until the Hundred Years War. This Thesis focuses on the originality of diplomatic relations between a suzerain and his vassals ; between a feudal lord and a territory turned upside down by the changes of a less and less feudal society ; between princes grappling with international actors. At the beginning of the period, the princes maintain a diplomacy of "love and friendship": it is essentially a question of settling disputes over succession with marriage agreements. During the thirteenth century, the Flemish interlocutors diversify and diplomatic relations gradually emerge from the head-to-head between princes. Philip the Fair and his sons must seek peace with the count, his family, his friends and new political forces, the aldermen (échevinages) and the common people of the cities. The county being a moving fief of the kingdom, relations between the king and Flanders are part of the political construction of the state : from the incorporation of new fiefs to the royal domain under Philippe Augustus, we gradually move to the concept of rebellion of the "Flemings" against their king under Philip the Fair. Due to its geographical location (part of the county is in the hands of the Empire) and the economic context (success of Flanders sheets made from English wool) and political (political affirmation of cities), these diplomatic relations are part of international relations, especially with England, the imperial principalities and the Papacy.