Thèse en cours

L'évolution de la sécurité collective dans la région sahélo-saharienne : entre complexités, rivalités et complémentarités.

FR
Auteur / Autrice : Mahamat Moussa ali
Direction : Christophe Boutin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences juridiques
Date : Inscription en doctorat le 12/10/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit Normandie (Caen)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut caennais de recherche juridique

Résumé

FR

Cette thèse propose une perspective analytique et critique des dynamiques sécuritaires et politiques dans l’espace sahélo-saharien en se focalisant sur la prolifération des initiatives de securité régionale et extrarégionale, dont la dernière, est le G5 Sahel, lancée en février 2014 à Nouakchott par cinq États sahéliens (la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad). La multiplication des processus marque la reconsidération de cette région dans une optique d’appropriation sécuritaire dont les États africains généralement et sahéliens particulièrement, aspirent à mettre en place un cadre sécuritaire pérenne et autonome pour répondre à la menace terroriste et amorcer son développement socio-économique. Cette région est confrontée à une instabilité sans précèdent, et est plongée dans une insécurité chronique, pour l’essentiel, due à une défaillance institutionnelle et structurelle de ces États. Alors, il convient d’agir en amont sur les problèmes socio-économiques et politiques, avant d’envisager des actions sécuritaires et militaires. Or, nous constatons une forte militarisation, et les menaces qui sévissent perdurent davantage et une série des coups d’État militaires plonge ces pays dans une incertitude, voire la remise en cause des partenariats stratégiques et militaires au Mali, en demandant le retrait immédiat de certains acteurs (opération Barkhane et force Takuba et MINUSMA). Les différentes approches sécuritaires actuelles, dans leurs motivations (intérêts stratégiques et économiques) et perceptions (géopolitiques) soulèvent des problématiques des rivalités, des neutralisations, d’exclusions et des duplications plutôt que de générer des complémentarités et stabilité dans la région. Ces processus, plus concurrents que complémentaires alimentent des tensions et leur coordination et ou cohabitation demeure un défi majeur. Le G5 Sahel, s’affiche pourtant comme une solution innovante aux problématiques sahéliennes avec l’opérationnalisation de sa Force Conjointe en 2017. Certes, il est confronté à des contraintes financières et logistiques, dont il dépend largement des soutiens des partenaires financiers et techniques (CEDEAO, UA, UE, ONU). Après dix ans d’existence, le bilan est mitigé et la menace terroriste gagne du terrain. Comment des États sahéliens faibles, qui peinent à sécuriser leurs frontières, imposeront une politique sécuritaire collective dans une région en fragmentation ? à partir de là, plusieurs sous questions utiles pour la démarche se manifesterons : Arrivera-t-il à se maintenir dans le temps en dépit de ses difficultés multiformes ? Peut-on parler de l’appropriation ou l’africanisation de la securité collective par les États sahéliens ? Comment s’articulera-t-il avec le retrait de l’opération Barkhane et les autres acteurs ? Le G5 Sahel est-il un échec ? dans l’affirmatif, pourquoi les opérations militaires extérieures ont peu de succès ? Survivra-t-il dans cet embouteillage sécuritaire ?