Thèse en cours

Un espace contesté. Pratiques politiques quotidiennes des espaces publics à Trieste pendant le fascisme (1919-1943)

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Auteur / Autrice : Iris Pupella-noguès
Direction : Catherine BriceTullia Catalan
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2019
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Université de Trieste
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en histoire européenne comparée (Créteil)

Résumé

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Prenant en considération la période du Ventennio, la thèse étudie l'appropriation des espaces publics par le fascisme et par les habitants dans la ville de Trieste. D'une part, elle analyse comment le fascisme modèle les espaces, utilise politiquement l'architecture et organise des cérémonies dans l'objectif d'« italianiser » le paysage urbain et la vie quotidienne. D'autre part, la thèse étudie la réception de cette appropriation par les habitants et comment eux-mêmes se rapportent à l'espace. L'étude de l'appropriation des espaces conduit à analyser leurs usages mais aussi leurs détournements et leurs marquages. Les espaces publics sont des lieux accessibles par les habitants mais sont aussi ceux du débat politique, de la confrontation des opinions privées rendues publiques. Ainsi, la thèse cherche à comprendre comment l'appropriation matérielle et symbolique du fascisme peut être contestée par les habitants dans l'espace public et constitue un répertoire des actions liées à l'opposition au régime. Après la Première guerre mondiale, Trieste, qui appartenait à l'Empire austro-hongrois, est annexée à l'Italie, devenant une ville-frontière. Elle incarne dès lors, un point de départ pour une conquête vers l'Est mais aussi un rempart de protection de l' « italianité » contre les « Slaves » présents de l'autre côté de la frontière. En réaction au succès des idées socialistes et communistes dans la zone nord-Adriatique depuis la fin du XIXème siècle mais aussi résultat d'une cristallisation des sentiments nationalistes et irrédentistes de l'après-guerre, le succès du fascisme est immédiat à Trieste. Mais il est confronté aux résistances des socialistes, des communistes mais aussi des Slovènes et des Croates qui subissent une violente politique de dénationalisation pendant le régime. À travers l'utilisation des fonds policiers, préfectoraux, du Ministère de l'Intérieur et de la presse, depuis les débuts du « fascisme de frontière » en avril 1919 jusqu'à la fin du régime en juillet 1943, la thèse analyse quels sont les répertoires d'action de politique informelle (graffitis, affiches, iconoclasmes) et veut comprendre comment les habitants se rapportaient aux espaces organisés et contrôlés par le fascisme.