Thèse soutenue

La physique des micro-états de trous noirs : quelle destinée pour l’horizon ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yixuan Li
Direction : Iosif Bena
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 02/06/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de physique théorique (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1982-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Dieter Lüst
Examinateurs / Examinatrices : Francesco Rodolfo Russo, Angel M. Uranga, Emil Martinec, Ruben Minasian, Monica Guica, Eran Palti
Rapporteurs / Rapporteuses : Francesco Rodolfo Russo, Angel M. Uranga

Résumé

FR  |  
EN

Les trous noirs sont des objets astrophysiques qui se forment par l'effondrement gravitationnel d'étoiles supermassives. Elles peuvent être décrites par des solutions de la Relativité Générale : l'horizon indique l'endroit à partir duquel rien ne peut échapper. Les considérations de la mécanique statistique montrent que le trou noir a une entropie proportionnelle à l'aire de son horizon. Cependant, la Relativité Générale n'a pas assez de degrés de liberté pour décrire les micro-états qui représentent l'entropie du trou noir. La théorie des cordes, quant à elle, fournit une description des microstates en tant qu'états liés de branes à faible couplage de cordes (et gravitationnel). À fort couplage gravitationnel, l'hypothèse des Fuzzballs s'attend à ce qu'individuellement, les micro-états de trou noir diffèrent de la solution de trou noir à l'échelle de l'horizon. Cette hypothèse introduit un changement de paradigme : puisque l'on ne devrait plus se fier à notre intuition issue de la relativité générale, les micro-états de trous noirs pourraient ne pas avoir d'horizon. Motivée par la construction en Supergravité de solutions similaires aux trous noirs et sans horizon — les géométries de micro-états —, l'hypothèse de Fuzzball a également l'avantage de résoudre, presque par définition, le paradoxe de l'information de trou noir et le problème de la singularité de trou noir. Cette thèse vise à étudier plusieurs aspects de l'hypothèse des Fuzzballs et des géométries de micro-états. Dans la première partie de la thèse, nous présenterons l'hypothèse de Fuzzball et certains de ses principaux défis. Dans la deuxième partie de la thèse, nous étudierons la notion de distance sur l'espace des solutions d'une classe de géométries de micro-états — les bubbling solutions. Nous montrerons que la limite d'échelle — la limite dans l'espace des modules à laquelle les bubbling solutions ressemblent de plus en plus au trou noir, du point de vue d'un observateur asymptotique — se situe à distance finie ou infinie selon différentes notions de distance utilisées dans la littérature. Nous commenterons ensuite les conséquences physiques de cette inadéquation. Dans la troisième partie de la thèse, nous analyserons une famille de trous noirs extrêmes non-supersymétriques et leurs géométries de micro-états sans horizons en quatre dimensions, qui fournissent des prototypes intéressants pour étudier les écarts par rapport aux solutions de Kerr causés par la physique nouvelle à l'échelle de l'horizon. Dans cette partie, nous calculerons la structure gravitationnelle multipolaire de ces solutions et les comparons aux trous noirs de Kerr. Dans la quatrième partie de la thèse, nous calculerons les effets de marée sur une corde qui suit une géodésique nulle tombant dans une famille de géométries de micro-états de trou noir — les superstata. Nous montrerons qu'une corde suivant l'une de ces géodésies ressent des contraintes de marée le long de toutes les directions spatiales, y compris les directions toroïdales internes, et commenterons l'interprétation dans la CFT duale. Nous expliquerons également certaines propriétés physiques du comportement des contraintes de marée le long de la trajectoire. Dans la cinquième et dernière partie de la thèse, nous construirons des solutions avec une aire d'horizon nulle, ayant les mêmes charges qu'un trou noir à trois charges F1-NS5-P en Type-IIA et préservant la symétrie sphérique du trou noir. Nous soutiendrons l'hypothèse que ces solutions devraient être interprétées comme une limite de superstrata. L'existence de ces géométries indique qu'un horizon de taille non-nulle n'apparaît pas même dans les bords singuliers de l'espace des modules des géométries des micro-états à trois charges.