Thèse soutenue

La pertinence des réseaux écologiques pour la conservation de la biodiversité et des services écosystémiques face aux changements environnementaux

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Auteur / Autrice : Louise O'connor
Direction : Wilfried ThuillerLaura Pollock
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biodiversité écologie environnement
Date : Soutenance le 14/12/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : François Pompanon
Examinateurs / Examinatrices : Miguel Araujo
Rapporteurs / Rapporteuses : Elisa Thébault, Piero Visconti

Mots clés

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Résumé

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L'érosion de la biodiversité est l'un des principaux défis auxquels l'humanité doit faire face. En raison des changements environnementaux induits par l'homme, tels que le changement climatique ou l'intensification de l'agriculture, les aires de répartition géographique de certaines espèces se déplacent, tandis que d'autres espèces s'adaptent aux nouvelles conditions ou disparaissent. L'érosion de la biodiversité risque de provoquer une profonde réorganisation du monde vivant, car les espèces sont reliées entre elles par leurs interactions (par exemple entre prédateurs et espèces-proies), et elles sont liées à de nombreux services écosystémiques. Il est urgent de mieux comprendre comment les perturbations d'origine humaine affectent la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes, et de désigner de nouvelles zones protégées. La prise en compte à la fois des interactions entre espèces et des scénarios de changements environnementaux futurs peut contribuer à éviter le déclin de nombreuses espèces et des services écosystémiques associés. Cependant, les interactions entre espèces ne sont généralement pas prises en compte dans les scénarios de biodiversité à grande échelle ou dans la planification systématique de la conservation. Par conséquent, les scénarios de biodiversité et les priorités de conservation existants pourraient être inadéquats. La prise en compte des interactions entre espèces a été entravée à la fois par l'absence d'ensembles de données à grande échelle sur les interactions entre espèces et par un manque de compréhension de la manière dont les espèces s'assemblent dans des réseaux trophiques. Heureusement, des jeux de données sur les interactions entre espèces sont récemment devenus disponibles et permettent désormais de relever ces défis. Étant donné que les changements globaux devraient s'intensifier et que les politiques internationales de conservation appellent à une amélioration rapide de la protection des espèces et des services écosystémiques, il est opportun de combler ces lacunes.Ma thèse vise à utiliser les réseaux trophiques afin de mieux comprendre les menaces actuelles et futures qui pèsent sur la biodiversité, et d'identifier des zones prioritaires plus pertinentes pour la conservation de la biodiversité. Ma thèse est structurée en trois parties. Premièrement, je caractérise la structure des réseaux alimentaires à travers l'Europe, et leur contribution aux services écosystémiques. Deuxièmement, j'étudie comment les interactions peuvent améliorer notre compréhension de l'impact des activités humaines sur la biodiversité et les services écosystémiques. Troisièmement, j'explore des solutions pour améliorer la conservation des espèces et des services écosystémiques en a) étudiant le chevauchement entre les zones prioritaires pour les espèces et les services écosystémiques, et b) en proposant et en appliquant un cadre pour utiliser les données des réseaux alimentaires dans la planification systématique de la conservation. Mon travail est focalisé sur les vertébrés terrestres européens, dont je combine des bases de données sur leurs interactions trophiques, leurs traits écologiques, leurs aires de répartition géographique et leurs habitats favorables. Ma thèse pose les premiers jalons pour informer l'objectif de l'Union européenne de protéger 30 % des zones terrestres et maritimes dans le sillage du cadre mondial de la biodiversité post-2020 de la Convention sur la diversité biologique. En combinant l'étude des réseaux écologiques avec la biogéographie et la biologie de la conservation, mon travail offre de nouvelles perspectives pour comprendre comment la biodiversité réagit aux pressions anthropiques et ce que nous pouvons faire pour préserver la vie sur Terre.