Thèse soutenue

Études visant à réduire les émissions de gaz à effet serre émis par les détecteurs de particules des expériences LHC du CERN

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Auteur / Autrice : Gianluca Rigoletti
Direction : Patrick NédélecRoberto Guida
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 25/03/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Physique et Astrophysique de Lyon (1991-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon
Jury : Président / Présidente : Imad Laktineh
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Nédélec, Roberto Guida, Cristina Cârloganu, Marco Paganoni, Gabriella Pugliese
Rapporteurs / Rapporteuses : Cristina Cârloganu, Marco Paganoni

Résumé

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Une large gamme de mélanges gazeux est utilisée pour le fonctionnement de différents dé-tecteurs à gaz dans les expériences LHC du CERN. Certains de ces gaz, notamment C2H2F4, CF4, SF6 et C4F10, sont classifiés parmi les gaz à effet de serre (GHG) à fort potentiel de ré-chauffement planétaire (GWP) et soumis donc à une politique de réduction progressive de leurs prix et de leur disponibilité sur le marché. Ces gaz sont responsables de 70% des émis-sions GHG directes provenant du fonctionnement du CERN. L’objectif de l’Organisation est de réduire ces émissions de 28% d’ici à la fin de 2024 (année de référence : 2018). Le présent travail montre le développement de deux stratégies de recherche définies par le groupe gaz du CERN pour réduire les émissions GHG. Dans la mesure du possible, les détecteurs de grand volume sont exploités avec des systèmes de recirculation des gaz, reu-tilisant jusqu’à 90 % de ceux-ci. Ce travail de thèse se concentre sur l’optimisation des tech-nologies de système à gaz existantes afin d’améliorer les performances d’exploitation et de permettre une réduction supplémentaire de la consommation. En particulier, des logiciels de surveillance ont été spécialement conçues pour régler correctement les parties de contrôle des différents modules des systèmes à gaz. En outre, des pipelines d’analyse de données spécifiques ont été développés pour évaluer la performance d’un système à gaz et pour sur-veiller les consommations. Un deuxième axe de recherche examiné dans ce travail consiste en l’étude des performances des détecteurs RPC avec l’utilisation de gaz alternatifs. Les RPCs des expériences ATLAS et CMS fonctionnent actuellement avec un mélange gazeux à trois composants, principalement basé sur le C2H2F4 (GWP100 = 1430), environ 5 % de i-C4H10, et de 0,3 % de SF6 (GWP100 = 22800). En raison de la présence de fuites au niveau des détecteurs, le C2H2F4 domine l’ensemble des émissions GHG du CERN. Une alternative à ce gaz pourrait-être le R-1234ze, une molécule appartenant à la famille des Hydro-Fluoro-Olefins (HFO) avec un GWP100 de 7, tandis que des alternatives au SF6 ont été trouvées parmi les gaz de la famille Novec (Novec™ 4710 et Novec™ 5110), C4F8O, CF3I et Amolea™ 1224yd. Les performances des RPC avec des mélanges de gaz basés sur des gaz alternatifs ont d’abord été évaluées en laboratoire en étudiant l’efficacité du détecteur, les courants, la probabilité de formation de streamers, la charge, la cluster size et la résolution temporelle. Quelques mélanges de gaz sélectionnés ont ensuite été testés dans la Gamma Irradiation Facility du CERN qui fournit un faisceau de muons et un rayonnement gamma de fond, permettant de simuler les conditions de rayonnement du HL-LHC. Quelques mélanges ga-zeux ont montré des performances similaires en termes de rate de détection par rapport au mélange standard. Des études de performance à long terme ont été lancées et des études préliminaires sur la production d’impuretés dans les mélanges gazeux à base de HFO sont présentées dans ce travail, mettant en évidence que la molécule R-1234ze produit environ dix fois plus d’ions F- que la molécule C2H2F4.