Thèse en cours

Malheur à celles par qui le scandale arrive : subversion, sexisme et misogynie dans les films à scandale en France, 1972-1975

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 06/06/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Anna Filipiak
Direction : Raphaëlle MoineLudovic Cortade
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Etudes cinématographiques et audiovisuelles
Date : Inscription en doctorat le 29/11/2018
Soutenance le 06/06/2023
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec New York University
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)

Résumé

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Le début des années 1970 en France est caractérisé par deux phénomènes de société qui affectent en profondeur les dynamiques genrées de l’époque. D’un côté, la révolution sexuelle héritée de Mai 1968 abolit les tabous, dénude et sexualise les corps (surtout féminins). De l’autre, le mouvement féministe, cristallisé autour du Mouvement de Libération des Femmes (MLF), gagne de la visibilité et réclame une vraie réflexion sur la nouvelle place des femmes dans la société, influençant toute une série de lois votées dès 1972. Le point de rencontre de ces deux tendances ne va pas sans heurts, les féministes dénonçant la récupération du corps féminin à des fins d’asservissement sexuel ou de gain commercial, tout en défendant en même temps la liberté des femmes de disposer librement de leur corps. Le cinéma français de l’époque fonctionne comme une caisse de résonance de cette société en pleine mutation. L’évolution progressiste des mœurs allant de pair avec un affaiblissement de l’appareil de la censure, le début de la décennie 1970 voit déferler sur les grands écrans français une vague de films « à scandale » d’une teneur subversive et d’une charge sexuelle inconnues jusqu’alors. Mais si ces films porteurs de la révolution sexuelle s’attaquent à des sujets jusqu’alors tabous et tentent de redessiner de nouveaux rapports entre les deux sexes, ils ne remettent pas pour autant en question l’ordre social en place. Bien au contraire, sous couvert de progressisme et de modernité, ces films n’ont de cesse de revenir à un cadre normatif plutôt archaïque, reposant sur des valeurs patriarcales traditionnelles, et se soldant par une misogynie souvent proportionnelle à la libération sexuelle des femmes qui y est présentée. L’analyse des six films « à scandale » du corpus permet de réfléchir sur ces enjeux de pouvoir entre les deux sexes, visibles non seulement dans la trame diégétique mais aussi, à plus large échelle, dans le fonctionnement de l’industrie cinématographique de l’époque.