Projet de thèse en Analyse et politiques économiques
Sous la direction de Philippe Aghion.
Thèses en préparation à Paris, EHESS , dans le cadre de École doctorale d'Économie (Paris) depuis le 17-09-2018 .
Essais sur les déterminants et effets du lobbying des entreprises
Cette thèse porte sur les déterminants et les effets du lobbying d'entreprise dans le contexte du secteur manufacturier américain au XXIe siècle. Les trois articles qui composent cette thèse répondent aux trois questions de recherche suivantes : 1. Les entreprises utilisent-elles des outils d'influence politique pour freiner la concurrence étrangère en cas de choc concurrentiel négatif ? 2. Comment les entreprises répondent-elles aux préoccupations environnementales croissantes des consommateurs ? 3. Le lobbying d'entreprise augmente-t-il les performances des entreprises ? Le premier article expose le lobbying en tant que moyen d'échapper à la concurrence. Dans le cadre d'une analyse du « China shock », je montre que, si les entreprises à forte productivité peuvent répondre aux pressions concurrentielles par l'innovation, la réponse des entreprises situées derrière la frontière technologique prend la forme d'une activité non marchande : elles font davantage de lobbying auprès des pouvoirs publics. Les entreprises moins productives privilégient le maintien ou la création de barrières à l'entrée, qui peuvent prendre la forme de réglementations, d'exclusions et de subventions nationales, plutôt que de se concentrer sur l'innovation et la diversification. Le deuxième article explore la réponse des entreprises à l'intérêt croissant des consommateurs pour les questions environnementales. Avec mes co-auteurs, nous introduisons une nouvelle mesure hautement désagrégée de la sensibilisation à l'environnement au niveau du trimestre et de l'État et créons une variable d'exposition des entreprises aux différents États. En instrumentant les chocs de demande par des catastrophes naturelles, nous montrons que les entreprises augmentent à la fois leur innovation propre et leurs dépenses en lobbying sur les questions environnementales en conséquence du choc. Le troisième article analyse la complémentarité entre le lobbying et les contributions aux campagnes électorales afin de proposer une nouvelle méthodologie pour mesurer l'impact du lobbying sur les résultats des entreprises. Il présente tout d'abord des résultats démontrant que les activités de lobbying des entreprises suivent les législateurs connectés, ce qui signifie que les cibles de l'activité de lobbying dépendent de manière importante des connexions préexistantes. Nous tirons ensuite parti de cette complémentarité pour mesurer les résultats du lobbying et montrons un impact positif à la fois sur la taille et la rentabilité des entreprises. En outre, nous présentons un effet positif de l'activité de lobbying sur les investissements en capital et l'expansion géographique.
This thesis is concerned with the determinants and effects of corporate lobbying in the context of the United States manufacturing sector in the twenty-first century. The three papers which make up this dissertation answer the following three research question: 1. Do firms use political influence tools to curb foreign competition in the event of a negative competitive shock? 2. How do firms respond to rising environmental concerns of consumers? 3. Does corporate lobbying increases the performance of firms? The first paper sheds light on lobbying as an escape-competition avenue. In the framework of a China shock analysis, I show that, while high productivity firms may respond to competitive pressures through innovation, the response of firms behind the productivity frontier comes in the form of a non-market activity: they lobby more the government. Less productive firms prioritize maintaining or creating barriers to entry, which can take the form of regulations, carve-outs, and domestic subsidies, rather than focusing on innovation and diversification. The second paper explores the response of firms to consumers’ rising interest on environmental issues. With my co-authors, we introduce a new highly desegregated measure of environmental awareness at the state-quarter level and create a firm-level variable of exposure to different states. Instrumenting the demand shocks with natural catastrophes, we show that firms leverage both clean innovation and lobbying on environmental topics as a consequence of the shock. The third paper analyzes the complementarity between lobbying and campaign contributions to propose a new methodology to measure the impacts of lobbying on corporate results. It first presents evidence that corporate lobbying activities follow connected legislators, meaning that the targets of the lobbying activity depend importantly on pre-existing connections. We then leverage this complementarity to measure the results of lobbying and show a positive impact on both the size and profitability of firms. Additionally, we present a positive effect of the lobbying activity on capital investments and geographic expansion.