Thèse soutenue

Que signifie émancipation ? Organisation sociale, normes juridiques et pouvoir paternel de la Révolution française aux années Quarante du XIX siècle
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Auteur / Autrice : Dana Portaleone
Direction : Paolo Napoli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes politiques (option : Philosophie politique)
Date : Soutenance le 20/06/2022
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Luca Scuccimarra
Examinateurs / Examinatrices : Luca Scuccimarra, Anna Bellavitis, Cristina Cassina, Paola Rudan
Rapporteurs / Rapporteuses : Luca Scuccimarra, Anna Bellavitis

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse présente une analyse historico-conceptuelle du concept d'émancipation en France entre la Révolution française et les années 1840, en partant de la centralité des femmes dans le processus révolutionnaire et du problème, qu'elles révèlent, de la puissance paternelle et de l'ordre familial. Dans cette perspective, on reconstruit le moment de l'affirmation de la signification moderne du concept : d'abord avec les Lumières, puis avec la Révolution française, on détermine un élargissement sémantique progressif qui fera place à de nouvelles significations politico-sociales et à une série de sujets imprévus. En effet, la Révolution présente sur la scène un sujet collectif, déjà mature, qui donne forme à l'émancipation révolutionnaire. Cette dernière nécessite une science spécifique capable d'endiguer ses effets politiques les plus dangereux sans trahir ses prémisses formelles. L'Idéologie comme science sociale à la fin de la Révolution y répond. Si les femmes dans ces années sont mobilisées sur la base de l'émancipation révolutionnaire, elles constituent en même temps un problème fondamental pour l'ordre révolutionnaire comme le montre le débat sur la puissance paternelle qui éclaire le passage, fondamental pour le concept d'émancipation, de la puissance émancipatrice du père à celle de l'État émancipateur. Les résultats de ce débat se retrouvent dans le Code civil et son émancipation codifiée, qui définit les limites juridiques et formelles de l'émancipation révolutionnaire et de ses hiérarchies. Ensuite, la thèse reconstitue les transformations du concept au lendemain de la Révolution dans la doctrine de Saint-Simon et de ses élèves. Celle-ci sera à l'origine du discours qui se développe en France entre les années 1830 et 1840 sur le problème de l'émancipation des femmes, et qui trouve son expression dans les écrits des saint-simoniennes. La thèse s'arrête aux portes des années 1840, lorsque l'émancipation dans son sens moderne se stabilise et devient un véritable concept de mouvement, expression des processus d'émancipation qui avaient été préparés dans les années précédentes.