Influence du travail social sur l'accès de son public au logement social : enquête d'un professionnel sur son milieu

The influence of social work on public access to social housing: a professional's survey of his environment

• Auteur / Autrice : Djigui Diakite
• Direction : Yorghos Remvikos
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences Sociales
• Date : Inscription en doctorat le 03/12/2018
• Etablissement(s) : université Paris-Saclay
• Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Environnements, Arctique, Représentations, Climat
• Partenaire(s) de recherche : référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)

Mots clés

Mots clés libres

Travail social

Public

Accès logement social

Politique du logement

Financement du logement

Enquete ethnographique

Social work

Social housing

Housing policy

Empowerment

Ethnographic survey

Résumé

A partir de l'analyse de récits des demandeurs du logement social et des travailleurs sociaux, cette thèse s'intéresse à la relation entre le travail social et son public d'un point de vue de l'émancipation au logement. Alors même que la loi de 2002 a mis en avant la participation des publics dans le domaine du médico-social, la relation entre le travail social et son public relève d'une complexité profonde. Cette thèse éclaire cette difficulté relationnelle bipartite dans l'histoire de l'évolution du métier en raison des attentes qui ont été créées autour de lui, notamment la gestion des conséquences des politiques socio-économiques. Ces perspectives dénaturent la vocation première du métier, à savoir la reconnaissance des enjeux du public. En effet, elle souligne que cette relation s'exprime dans différentes logiques de nature différentes: intégration, rapport de force, compromis ou négociation. Si l'intégration implique sa reconnaissance des enjeux du public (aspect minoritaire), la relation basée sur le rapport de force traduit du travail social sous le régime de prescription. Entre ces deux relations, le compromis sous-entend la mise en place d'une solution non idéale pour le public, mais acceptable. Si une partie du public reproche à certains travailleurs sociaux leur pratique mécanique des ordres reçus, certains travailleurs sociaux imputent la responsabilité des problématiques d'accès au parc à des usagers dépendants, précaires ou laxistes dans les démarches administratives. Basée une enquête ethnographique réalisée auprès des demandeurs croisée avec des entretiens de différents acteurs (travailleurs sociaux et agents de l'Etat et bailleurs), cette thèse montrera que, le rôle joué par le travail social, dans la reconnaissance ou dans le déni des savoirs de son public s'affirme comme critère d'émancipation des personnes vers le logement social. L'étude relationnelle montrera que même si la tendance majoritaire concerne le déni des savoirs expérientiels, certains acteurs (travailleurs sociaux, agents agent de l'Etat, bailleurs) ont des pouvoirs à différentes échelles pour faciliter/ complexifier le parcours des publics.

Based on an analysis of the accounts of social housing applicants and social workers, this thesis looks at the relationship between social work and its public from the point of view of emancipation in housing. At a time when the 2002 law has emphasised the participation of the public in the medico-social field, the relationship between social work and its public is deeply complex. This thesis sheds light on this bipartite relational difficulty in the history of the profession's evolution due to the expectations that have been created around it, in particular the management of the consequences of socio-economic policies. These perspectives distort the primary vocation of the profession, namely the recognition of public issues. In fact, she points out that this relationship is expressed through different types of logic: integration, power relations, compromise or negotiation. While integration implies recognition of the public's issues (minority aspect), the relationship based on power relations translates into social work under the regime of prescription. Between these two relationships, compromise implies the implementation of a solution that is not ideal for the public, but acceptable. While some members of the public criticize certain social workers for their mechanical approach to following orders, some social workers put the blame for problems of access to housing on users who are dependent, insecure or lax in their administrative procedures. Based on an ethnographic survey of applicants, cross-referenced with interviews with various players (social workers, state agents and landlords), this thesis will show that the role played by social work in recognizing or denying the knowledge of its public is asserting itself as a criterion for people's emancipation towards social housing. The relational study will show that even if the majority tendency concerns the denial of experiential knowledge, certain actors (social workers, state agents, landlords) have powers at different levels to facilitate/complicate the public's path.