Thèse en cours

Eclairage de la tracéologie lithique sur le système techno-économique nomade châtelperronien

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 20/02/2017. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mickaël Baillet
Direction : Jean-Guillaume BordesJesus emilio Gonzalez urquijoHugues Plisson
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Inscription en doctorat le 21/11/2012
Soutenance le 20/02/2017
Etablissement(s) : Bordeaux en cotutelle avec Université de Cantabrie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement, Anthropologie

Résumé

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Pour l’extrême ouest eurasiatique, la question demeure de savoir selon quelles modalités anthropologiques Neandertal et l’Homme d’Anatomie Moderne (HAM) se sont succédés, via une sous-époque artificiellement appelée « Transition ». Un remède pourrait selon nous venir d’une approche globale du système techno-économique lithique nomade, là où l’approche technologique des industries lithiques, mise en œuvre de façon privilégiée jusqu’à aujourd’hui, a montré ses limites. Notre thèse applique cette échelle systémique aux industries lithiques châtelperroniennes, cas d’étude à la fois emblématique et symptomatique du problème évoqué. Nous avons placé la tracéologie lithique ainsi que l’expérimentation au cœur de notre méthodologie analytique, afin de cerner à la fois les stratégies industrielles et les activités outillées des communautés châtelperroniennes depuis le nord de la France jusque dans la corniche vasco-cantabrique. Tandis que nous nous sommes basé sur des modèles théoriques explicites pour appréhender plus généralement leur système de fonctionnement économique relativement à leur mode de nomadisme. De plus, nous avons également utilisé la tracéologie afin d’éclaircir la problématique taphonomique spécifique au Châtelperronien. Nos observations sur l’état de surface des collections nous pousse finalement à suggérer que la dichotomie entre «sites à indices de passage » et « sites à dépôt archéologique » ne serait pas le résultat taphonomique d’évènements climatiques induisant une érosion à géométrie conjoncturellement variable (i.e. intersites et/ou intrasites), comme le pensaient nos prédécesseurs. Au contraire, cela témoignerait bien d’un mode d’occupation très contrasté du territoire. L’analyse fonctionnelle des industries, de son côté, abonde également dans ce sens en révélant que les stratégies industrielles reflètent une double partition, à la fois humaine et économique. En effet, d’une part, le « support de Châtelperron » équipe notamment des individus missionnés sur des sites logistiques tels que des haltes de chasse, afin qu’ils fabriquent et utilisent tour à tour des armatures de sagaie ou des couteaux de boucherie. D’autre part, d’autres haltes logistiques sont conçues comme la conjonction entre le renouvellement de l’industrie lithique et la réalisation d’activités spécialisées à caractère vivrier (boucherie) et artisanal (peausserie, et très probablement industrie osseuse). Quant aux campements résidentiels, manifestement très rares et alors sous-abris rocheux, ils abritent l’ensemble du groupe et sont le lieu où sont mis en oeuvre l’ensemble des industries lithique et osseuse, ainsi que la parure, reflétant le panel probablement complet des activités de ces communautés. En somme, il ressort une spécialisation des outils au Châtelperronien, et plus généralement une spécialisation cynégétique du système technique lithique, couplées à un mode logistique de nomadisme sur de vastes territoires. Ceci pourrait refléter une segmentation du groupe par spécialistes, et notamment une partition sociologique dans laquelle la figure du chasseur occupe une place majeure. Enfin, la confrontation de ce schéma spécifique avec les principales cultures de la Transition sur notre aire géographique fait ressortir une définition restrictive du Paléolithique supérieur. En effet, la spécialisation cynégétique du système technique lithique et, corrélativement, celle du statut de chasseur parmi les membres du groupe, représentent selon nous les deux seuls traits singularisant les communautés du Paléolithique supérieur (ancien et récent.