Les fautographies dans la littérature narrative française depuis le tournant des années 80.

par Jana Mrad

Projet de thèse en Littératures française et francophone

Sous la direction de Alexandre Gefen.

Thèses en préparation à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Littérature française et comparée (Paris) , en partenariat avec Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris) (laboratoire) depuis le 06-11-2018 .


  • Résumé

    La photographie, lorsqu’elle est convoquée par le discours narratif, n’est plus abordée sur le seul mode de l’image-preuve. Fugace et précaire, elle bascule dans la région de la négativité. Ce nouveau paradigme qui s’est surtout développé avec la littérature de l’indicible et de l’irreprésentable n’a cessé, depuis et dans différents contextes, de se manifester et de prendre diverses formes : soit l’image est illisible parce que floue, ratée, ou fragmentaire, soit elle est tout simplement manquante. L’historien de la photographie Clément Chéroux s’inspire d’un jeu-concours et attribue à ce type d’images le nom de « fautographies ». Je lui emprunte ce terme pour tenter de réfléchir aux raisons pour lesquelles ces photos manquées (et manquantes) reviennent avec insistance sous la plume de nombreux écrivains dont Annie Ernaux, Sylvie Germain, Hervé Guibert, Patrick Modiano, Dominique Noguez et Jean-Philippe Toussaint. Ces photographies particulières reflètent la fragilité du médium, la vulnérabilité du personnage, la labilité des existences dans un monde dominé par les dispositifs, Elles renvoient à une inquiétude contemporaine, mais elles rejoignent aussi le régime de l’image ouverte dont parle Georges Didi-Huberman. Ainsi, si ces « fautographies » signifient le doute jeté sur le médium, sur le monde et sur la littérature, elles nous invitent également à scruter les blancs de la photographie, à écouter son silence, à le transpercer, à regarder au-delà du visible afin d’atteindre le visuel.


  • Pas de résumé disponible.