Stratégies d'exploitation des environnements côtiers arides : les activités halieutiques du Néolithique à l'âge du Bronze dans le Sud Est de la péninsule arabique (Sultanat d'Oman)
Auteur / Autrice : | Anaïs Marrast |
Direction : | Philippe Béarez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéozoologie |
Date : | Soutenance le 28/02/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Christine Lefèvre |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Béarez, Christine Lefèvre, Mark Jonathan Beech, Maurizio Cattani, Donatella Usai | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mark Jonathan Beech, Maurizio Cattani |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les périodes du Néolithique et de l’âge du Bronze du Sud-Est de la péninsule arabique sont marquées par une forte dépendance au monde marin, comme en témoignent les nombreux sites côtiers recensés sur le territoire du Sultanat d’Oman. Un total de 68 456 ossements de poissons a pu être déterminé (24,3 % de taux de détermination) dans le matériel provenant de six sites (RH-6, RH-5, HD-6, HD-5, SWY-1, RWY-1) représentant une chronologie allant du VIème au IIIème millénaire. La plupart appartenaient à des téléostéens et 67 familles ont pu être identifiées. Les amas coquilliers néolithiques de RH-6 et de RH-5 s’illustrent par la forte présence de pélagiques (Scombridae et Carangidae). Implantés au bord de la mangrove de Qurum, ils montrent aussi une bonne exploitation de ce milieu, avec la présence de juvéniles, de petites sardines et de sélars coulisous (Clupeidae et Selar crumenophthalmus - 90 % à RH-5). Les amas coquilliers du littoral de la mer d’Arabie présentent quant à eux des spectres fauniques tournés vers l’exploitation des lagunes et des mangroves, avec la présence de requins côtiers (Carcharhinidae - 48 %) et de poissons-chats marins (Ariidae - 10%) à SWY-1, et par celle de petits mulets (Mugilidae - 47%), de sardines (Clupeidae - 32 %) et de petits pagres et empereurs (Sparoidea - 13 %) à RWY-1. Quant au site HD-5, s’il s’illustre par une prédominance de pélagiques (Scombridae - 34 %), on note la forte présence des poissons récifaux, comme les poissons-perroquets (Scaridae - 28 %). Tous les sites néolithiques témoignent d’une bonne représentation du monde pélagique et des différents milieux entourant les sites. De « grandes transformations » s’opèrent lors du passage à l’âge du Bronze (culture Hafit), et plusieurs innovations technologiques vont marquer ces populations, comme la métallurgie, qui permet de remplacer les hameçons en nacre par des hameçons en bronze, plus solides. Ainsi, le site de HD-6 daté de l’âge du Bronze est marqué par une écrasante exploitation des Thunnini (Scombridae - 70 %), où les thons (Thunnus tonggol, T. albacares) viendront progressivement remplacer les thonines communes (Euthynnus affinis) avec le temps, témoignant de l’amélioration des techniques de pêche aux pélagiques et d’une meilleure gestion des produits de la pêche. Si la forte diversité de l’ichtyofaune présente sur ces sites indique l’utilisation de différentes techniques et stratégies de pêche (hameçons et filets, pêche individuelle ou collective), elle reflète la diversité des espèces exploitées selon les implantations des sites et témoigne également que ces sites ont été susceptibles d’avoir accueilli des pêcheurs tout au long de l’année, ayant pu effectuer une exploitation séquentielle des différents milieux.