Thèse en cours

L'espace du poème chez Jacques Roubaud : mouvance, mémoire, méditation
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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 13/12/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Margaux Coquelle-Roëhm
Direction : Dominique Moncond'huy
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures française
Date : Inscription en doctorat le 03/09/2018
Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités (Poitiers ; 2018-....)

Résumé

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Cette thèse ressaisit la question de l’espace du poème, dans ses dimensions graphiques et visuelles, dans l’ensemble de l’œuvre de Roubaud. Cette problématique engage la prise en compte de la matérialité du support, des variations typographiques, de la visualité, c’est-à-dire l’image graphique du texte et des effets de sens induits par le dispositif spatial. Elle est également tributaire de la manière dont le poète investit des formes pour les remettre en mouvement. La réflexion sur la « poésie dans la page » est liée chez Roubaud à une analyse de la réplique de l’après-coup de la « Crise de vers » diagnostiquée par Mallarmé. Il s’agit de refonder les « possibles de la poésie » (Baquey) du côté de la forme pour affirmer sa survie. Roubaud propose une conception élargie de l’objet-poème, intégrant celle écrite, orale, et celles internes à la mémoire comme autant de dimensions indissociables. L’espace du poème est décrit dans ce « quatuor de formes », pour mettre au jour un modèle de textualité fluide – appuyée sur le motif métapoétique du nuage. La première partie observe le principe de mouvance (Zumthor) qui agit intérieurement dans le devenir de l’objet-poème – et extérieurement dans celui de l’œuvre, façonnée par la migration des énoncés. La mouvance s’observe dans la manière dont l’espace graphique (Anis) est saisi de manière multidimensionnelle, investissant différents axes positionnels et vecteurs de lecture. La deuxième partie examine à la loupe deux facteurs déterminants de la variation graphique : le blanc et les décrochages en couleurs qui, dans leurs dimensions graphiques et phoniques, façonnent la topographie de l’espace et agissent en faveur d’un sens formel. La troisième partie déplace l’échelle d’analyse pour observer de manière globale l’espace de l’œuvre. Le modèle de l’hypertexte – dans son rapport aux mutations des supports d’écriture et de lecture offre une « hypermétaphore » pour penser l’œuvre de mémoire. La dynamique anthologique produit une structure en réseau, selon une topologie inspirée des arts de mémoire. La quatrième partie affronte enfin le lien étroit entre mémoire et méditation – méthode de composition qui permet de ressaisir l’ensemble de l’œuvre roubaldienne comme un « espace méditatif » ouvert, inachevé qui constituerait son propre tombeau. La thèse vise à montrer que, par l’espace du poème, Roubaud fait de la composition et de la lecture une méditation par les formes. Celle-ci engage non seulement une réflexion formelle sur l’avenir de la poésie et sa passation mémorielle mais aussi une éthique, visant à réaffirmer l’appartenance de l’être au monde et donner forme au temps.