Défendre son territoire. Milices et sociétés coloniales dans l’empire français (XVIIe-XVIIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Anna Forestier |
Direction : | François-Joseph Ruggiu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 26/11/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Figeac |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Desbarats, Érick Noël | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Vidal, Catherine Denys |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La milice, dans l’ensemble de l’empire français, s’érige comme une institution coloniale originale, s’éloignant de ces modèles métropolitains, tout en demeurant sous l’influence du pouvoir souverain. Des premiers rassemblements d’hommes armés à une institution fortement ancrée, la milice s’uniformise progressivement dès la fin du XVIIe siècle. Pourtant des résistances locales au pouvoir unificateur s’enracinent dans des contextes particuliers notamment dans la constitution des sociétés. D’une institution militaire, en particulier dans les premiers temps de la colonisation, elle élargit ses fonctions, et apparaît à la fin de l’Ancien Régime comme une auxiliaire de la défense, mais surtout comme un acteur central dans la sûreté intérieure, la police des habitants ainsi que des esclaves dans le cadre du quartier. Une large part de la société masculine des colonies sert dans les milices coloniales. Tous les hommes de quinze à cinquante-cinq ans sont soumis à ce service même si quelques exempts évitent ce service, notamment les officiers de justice, favorisant ainsi une délimitation plus nette entre les deux institutions durant le XVIIIe siècle. Les officiers de milice, choisis parmi l’élite locale, constituent un échelon central des sociétés coloniales. Le service des milices s’organise essentiellement autour des revues, exercices et gardes dont les fréquences, très irrégulières, s’espacent au cours de la période. Le poids du service bascule alors sur d’autres groupes par l’intégration et la militarisation des libres de couleur ainsi que des esclaves à la fin de l’Ancien Régime.