Thèse en cours

Approches statistiques causales en grande dimension pour la détection de signaux en pharmacovigilance : application aux notifications spontanées et aux données médico-administratives

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Auteur / Autrice : Etienne Volatier
Direction : Pascale Tubert-bitter
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biostatistiques et data sciences
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2018
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations
Equipe de recherche : Biostatistique en grande dimension
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)

Résumé

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La pharmacovigilance a pour objectif de détecter le plus précocement les effets indésirables de médicaments commercialisés. Elle repose le plus souvent sur l'exploitation de notifications spontanées, c'est-à-dire la déclaration par un professionnel de santé de la survenue d'un événement indésirable (EI) dont l'origine suspectée est médicamenteuse. Plus récemment, un intérêt croissant s'est porté sur l'exploitation des données médico-administratives. En France, le SNDS (système national des données de santé, ex SNIIRAM) contient l'ensemble des remboursements de soins pour la quasi-totalité de la population française, ces données étant chaînées au PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information), c'est-à-dire aux séjours hospitaliers. Il a également été créé à partir de cet entrepôt l'échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB) rassemblant les données du SNDS pour un échantillon au 1/97ème de la population française. Que ce soit pour les notifications spontanées ou pour les bases médico-administratives, des travaux méthodologiques récents visent à proposer des méthodes permettant de prendre en compte simultanément tous les médicaments potentiellement associés à un EI donné, afin de prévenir certains biais liés à la co-prescription médicamenteuse, notamment des biais de confusion. Elles font appel à des modèles de régression multiple pénalisée lasso (1, 2) dans la mesure où, pour chaque événement indésirable, le nombre de covariables (les médicaments) est très important. Les études pharmacoépidémiologiques conduites à partir de données médico-administratives font de plus en plus appel à des méthodes statistiques issues du champ statistique de l'inférence causale dont l'une des méthodes les plus connues est le score de propension (6). Bien que ces approches pénalisées soient très efficaces d'un point de vue computationnel, une difficulté majeure pour leur utilisation dans un contexte de sélection de variables concerne l'optimisation du paramètre de pénalisation qui gouverne le nombre de signaux générés (2, 5). L'objectif général de ce projet est d'explorer le champ statistique de l'inférence causale en grande dimension dans le contexte de la détection de signal en pharmacovigilance. Le projet s'intéressera à son application pour les deux sources de données que sont les notifications spontanées et les données médico-administratives. Le projet s'intéressera plus particulièrement à l'approche targeted maximum likelihood estimation (TMLE, (9)). Les méthodes proposées seront comparées aux méthodes de régressions multiples pénalisées. La comparaison sera effectuée par simulation ou sur la base de grands ensembles existants de signaux de référence établis par expertise humaine et/ou avec l'aide d'outils de text mining (ensemble spécifique des lésions hépatiques (13), ensemble établi à partir des « résumé des caractéristiques du produit » pour environ 220 médicaments : http://www.imi-protect.eu/adverseDrugReactions.shtml). Finalement, une mise en application de ces approches sur données réelles sera effectuée en se concentrant sur une liste de 23 évènements indésirables jugées prioritaires pour la pharmacovigilance (14). L'évaluation de ces signaux sera faite par des experts pharmacovigilants.