Projet de thèse en Sociologie
Sous la direction de Ronan Le velly et de Jean-Marc Touzard.
Thèses en préparation à Montpellier 3 , dans le cadre de École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement , en partenariat avec INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire (laboratoire) depuis le 01-10-2018 .
Cette thèse analyse les modalités de coordination économique à l'œuvre dans des filières agroalimentaires alternatives, à partir de cas de filières collectives de production de produits transformés alternatifs à base de céréales en Occitanie. La thèse articule sociologie économique et sociologie des organisations en adoptant une approche des filières agroalimentaires comme espace de valorisation, analysant conjointement le marché et l'organisation. En France, le secteur céréalier relève de ce qui est décrit comme un modèle agricole conventionnel [Allaire et Boyer 1995 ; Allaire et Daviron 2017]. Ce secteur est aujourd'hui décrié tant sur le plan économique et social, du fait des relations et mécanismes économiques sur lesquels il repose, que sur les plans environnemental et de la santé, leurs modes de production étant Face à ce modèle dominant, un nombre croissant de travailleurs des filières céréales s'engagent en faveur d'un autre marché céréalier et développent des pratiques, tant professionnelles qu'économiques, pouvant être qualifiées d'« alternatives ». Depuis deux décennies, le développement de cette production céréalière alternative donne lieu à la constitution de filières collectives, réunissant les acteurs de la chaîne de production, afin de co-opérer collectivement à la production et à la vente de ces produits en dehors du marché standard. L'analyse se fonde sur des enquêtes qualitatives de type ethnographique (observations de longue durée, entretiens semi-directifs, analyse de sources écrites provenant des collectifs) et sur des enquêtes de réseau auprès de six filières collectives produisant des farines, pains et pâtes biologiques non-standards. Ces données sont mises en perspective par des enquêtes transversales auprès du monde de la production céréalière alternative (évènements grand publics ou de débats et formations professionnelles) et l'étude de documents publics encadrant le secteur céréalier conventionnel. La thèse décrit ces filières comme porteuses d'un objectif de changement tant des produits mis en marchés que du marché lui-même. Tenant compte de la matérialité du produit, le travail montre la coévolution d'espaces marchands, politiques et productifs. Ce travail permet d'éclairer les différentes facettes, sociales, économiques et professionnelles, d'une production engagée. La thèse analyse les règles vécues, les valeurs et les pratiques d'échange de nouveaux circuits intermédiés, où le marché est une cause commune à l'ensemble des acteurs de la chaîne de production, réunis en collectif. L'analyse ethnographique appuyée par une analyse de réseaux montre que cette action par et sur le marché repose à la fois sur des échanges marchands et non marchands, articulant des formes de propriétés collective, privée et publique, grâce à l'action conjointe d'acteurs du marchés (producteurs, transformateurs et vendeurs), de l'accompagnement agricole et de la recherche publique.
A common market? Coordination process in alternative wheat value chains in the south of France.
An diversity economy. Coordination process in alternative wheat value chains in the south of France.