Thèse soutenue

Portraits et rhapsodie : les figures de femmes dans Les Historiettes de Tallemant des Réaux

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Auteur / Autrice : Aurélie Bonnefoy
Direction : Christian Belin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises, comparée - spécialité Littérature française
Date : Soutenance le 16/12/2023
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur la Renaissance, l'âge classique et les Lumières (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Dominique Triaire
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Leplâtre, Catherine Pascal
Rapporteurs / Rapporteuses : Simone de Reyff, Florence Orwat

Résumé

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Notre thèse se propose de faire la lumière la composition des Historiettes de Tallemant des Réaux, entre portraits et rhapsodie, au prisme de la figuration des femmes. Il ne s’agit pas là d’une juxtaposition de sens qui serait fortuite ou contingente : notre postulat est à l’inverse que la relation des deux modes de récit et de représentation est essentielle et profondément dynamique. Tallemant des Réaux est assurément le produit d’une culture metis et la fréquentation des salons mondains, espaces où s’exerce l’empire des femmes, le détermine en partie ; les femmes abondent au sein des Historiettes, mais en retour les figures féminines nourrissent et légitiment la parole d’un auteur qui cherche sa voix.L’enjeu de ce travail est de montrer que les figures féminines, telle qu’elles sont évoquées, font saillir les représentations et les voix contradictoires qui forment les fils de la contexture du texte. Profondément ambiguës, les Historiettes oscillent entre la belle galanterie, art de complaire aux femmes, et la gauloiserie plus masculine qui raille volontiers leurs faiblesses. De telles tensions posent à nouveaux frais la question de la galanterie et interrogent le rôle des femmes dans le changement de régime dans les modes de représentation. Situées au mitan du siècle, les Historiettes opèrent une adaptation galante de la tradition antique des vies, essentiellement masculines, qui ne va pas sans tensions. On ne saurait imaginer que seule la gauloiserie domine dans l’ouvrage et si l’obscénité n’est pas absente, il s’agit de chercher les correspondances invisibles tissées avec l’épopée. En effet l’usage des figures de l’évidence et la transfiguration d’une triade de femmes modèles de l’esthétique galante impliquent la reconfiguration par Tallemant de la cartographie sociale androcentrique et androcratique.