Projet de thèse en Sociologie
Sous la direction de Philippe Coulangeon et de Ivaylo Petev.
Thèses en préparation à Paris, Institut d'études politiques , dans le cadre de École doctorale de Sciences Po (Paris) , en partenariat avec Observatoire Sociologique du Changement (OSC) (laboratoire) et de CREST (genes) (laboratoire) depuis le 01-10-2018 .
Le mode de vie des ménages, et en particulier certaines pratiques de transport, d’alimentation, d’habillement, d’équipement et de consommation d’énergie, est désigné comme responsables d’une part majeure des dégradations environnementales. Afin d’expliquer la persistance ou l’adoption de certaines de ces pratiques, nous étudions de manière globale les manières de vivre et d’habiter auxquelles elles correspondent, la façon dont elles s’inscrivent dans un milieu social particulier, et leur mise en place au cours d’une trajectoire spécifique dans laquelle l’espace géographique et le logement jouent un rôle central. Notre premier objectif est d’analyser l’évolution de ces pratiques. Nous étudierons ainsi la manière dont les pratiques d’alimentation, de transport, de consommation d’énergie, d’équipement et d’habillement ont évolué depuis 1985. A-t-on assisté à un verdissement global des pratiques ? Notre deuxième questionnement tient à l’explication des comportements observés. Dans quelle mesure le modèle de La Distinction peut-il fournir des clefs pour comprendre la structuration sociale des pratiques environnementales ? Observe-t-on une forme d’affinité entre le style de vie ascétique de certaines catégories à fort capital culturel et nombre de pratiques vertes, centrées sur le local, le naturel et l’authentique ? Enfin, nous nous demanderons comment et pourquoi les individus et les familles en viennent à transformer leurs pratiques environnementales. Par quelles étapes et avec quels objectifs les ménages modifient-ils leur installation de chauffage ou leur isolation ? Les ruptures biographiques et bifurcations sont-elles des moments propices à la transformation de pratiques plus malléables ?
Households' environmental practices since 1985 : evolutions, social structure and geographical disparities
Households’ lifestyles, especially transport, food, clothing, equipment and energy consumption practices, are generally considered as responsible for a major share of environmental degradation. To explain the persistence or adoption of some of these practices, we study the lifestyles and ways of lodging to which they correspond, the way in which they fit into a specific social environment, and their implementation as a result of trajectories in which geographical space and housing have a tremendous importance. Our first objective is to analyze the evolution of these practices. We will study how food, transportation, energy consumption, equipment and clothing have changed since 1985. Has there been an overall greening of practices? Our second questioning is the explanation of observed behaviors. To what extent can Bourdieu’s Distinction framework provide keys to understand the social structuring of environmental practices? Is there a form of affinity between the ascetic lifestyle of certain categories with high cultural capital and a number of green practices, centered on the local, the natural and the authentic? Finally, we will ask ourselves how and why individuals and families come to transform their environmental practices. By what steps and with what motivations do households modify some ecologically significant elements of their lifestyle? Are biographical breaks and bifurcations conducive to its transformation?