Thèse soutenue

Soft skills : définition, conscientisation et impact dans un contexte de transformation

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Auteur / Autrice : Chantal Joie-La Marle
Direction : Xavier BorteyrouTodd Lubart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 21/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie et d’Ergonomie Appliquées (2019-...)
Jury : Président / Présidente : Bérangère L. Szostak
Examinateurs / Examinatrices : Bérangère L. Szostak, Laurent Auzoult, Claude Houssemand, Laure Bertrand, Isaac Getz, Nawal Abboub
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Auzoult, Claude Houssemand

Résumé

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Les liens entre soft skills, adaptation et performance sont unanimement soulignés, mais les mécanismes psychologiques qui sous-tendent ces liens n'ont jusqu'ici pas été précisément explicités, d'autant que la définition et le contenu des soft skills restent flous. Nos travaux commencent par recenser les éléments consensuels sur les soft skills pour en proposer une définition actualisée mettant l'accent sur le fait que ce sont des compétences transverses non techniques et qu'elles peuvent comporter une part d'implicite dans leur mise en oeuvre et leur développement, soulignant l'intérêt de leur conscientisation. Nous établissons ensuite une taxonomie des soft skills sur la base d'une revue systématique de la littérature. Cette taxonomie permet de corroborer la part implicite potentielle des soft skills et de mettre en évidence la nécessité de préciser leur définition. Associée à une enquête auprès d'experts de la transformation organisationnelle, cette étude permet de documenter conceptuellement et expérimentalement les liens entre soft skills et performance adaptative. Notre deuxième étude expérimentale met en évidence l'impact positif d'un atelier de conscientisation des soft skills sur le sentiment de compétence personnelle et sur la performance adaptative auprès d'un échantillon d'employés et managers d'un grand groupe en transformation. Cette étude étaye également le rôle de médiateur du sentiment de compétence sur l'impact que la conscientisation des soft skills a sur la performance adaptative. Notre troisième étude aborde l'impact positif indirect que peut avoir la conscientisation des soft skills en étayant le sentiment de compétence, face au stress induit en période de transformation. Elle montre que le sentiment de compétence général et celui qui concerne les soft skills restent stables, sont positivement liés à l'humeur positive ainsi qu'à la performance adaptative et négativement à l'humeur négative au cours d'une étude longitudinale sur huit semaines de confinement, considérées comme une période de transformation dans un contexte de stress. En conclusion, ces travaux soulignent l'intérêt de circonscrire les soft skills à des compétences pour garder toute leur pertinence conceptuelle et socio-économique. La possibilité de hiérarchiser la taxonomie des soft skills pour mettre en évidence les liens fonctionnels et structurels de ce réseau de compétences est abordée. Le recouvrement partiel des soft skills avec d'autres construits psychologiques liés au succès, en particulier ceux qui élargissent la notion d'intelligence (intelligence sociale, émotionnelle, pratique) est également explicité. Les moyens par lesquels la conscientisation peut contribuer à lutter contre le déficit en soft skills des professionnels et des étudiants sont développés. Enfin, la contribution des soft skills aux différentes dimensions de la performance au travail est conceptuellement consolidée.