Thèse soutenue

Structures poreuses de surfaces minimales triplement périodiques (TPMS) à base de phosphate de calcium imprimées en 3D pour la substitution osseuse : conception, fabrication, post-traitement, propriétés mécaniques et performances biologiques

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Auteur / Autrice : Islam Bouakaz
Direction : David Grossin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science et Génie des Matériaux
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Matière (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Inter-universitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux (Toulouse ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe A. Marquette
Examinateurs / Examinatrices : David Grossin, Christophe A. Marquette, Christine Frances, Yassine Maazouz, Christophe Drouet, Gregory Nolens
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Weiss, Fabrice Petit

Mots clés

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Résumé

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Les premières traces de comblement de défauts osseux avec des matériaux synthétiques remontent au 13e siècle, où les Incas ont tenté de remplacer l'os par de l'or. Au cours des dernières décennies, cette approche s'est significativement développée, en grande partie grâce à l'émergence de substituts osseux tels que les phosphates de calcium, présentant une composition chimique et cristalline proche de celle de l'os naturel. L'utilisation de ces matériaux s'est avérée très prometteuse, notamment en raison de leur biocompatibilité et de leur capacité d'ostéointégration, suscitant ainsi de nombreuses questions et perspectives d'amélioration qui ont alimenté la recherche dans ce domaine. Un axe de recherche important se concentre sur la porosité de ces matériaux, une propriété nécessaire à la migration et à la prolifération cellulaire, mais pouvant réduire leurs propriétés mécaniques. En effet, un biomatériau idéal pour la substitution osseuse doit présenter une porosité élevée, comprenant des pores concaves entièrement interconnectés, ainsi qu'une résistance mécanique se rapprochant, voire équivalente, à celle de l'os naturel. Le développement de l'impression 3D ces dernières décennies offre une réelle opportunité pour faciliter la création de structures poreuses répondant à ces critères. Cependant, l'impression 3D de céramiques, bien que prometteuse, n'en est encore qu'à ses débuts par rapport à l'impression de polymères ou de métaux. Pour résoudre ces problématiques, le projet DOC-3D-Printing a été financé dans le cadre du programme Horizon Europe 2020. Cette thèse s'inscrit dans ce projet et vise à sélectionner et de concevoir des structures poreuses conformes aux critères de porosité, tout en optimisant le processus d'impression 3D pour faciliter leur production et leur étude. Pour ce faire, nous avons sélectionné trois types de structures poreuses TPMS:Schwartz Diamonds, Schwartz Primitives et des Gyroids, et étudié l'ensemble du processus de fabrication, du choix des matières premières, notamment les poudres d'hydroxyapatite, à la configuration des paramètres d'impression 3D et au post-traitement des structures, y compris le nettoyage et le traitement thermique. Ces études ont permis de sélectionner une méthode de synthèse de poudre préservant leur pureté cristalline après frittage à des températures relativement élevées, d'optimiser les paramètres d'impression pour contrôler la taille des parois et des pores des structures, ainsi que de mettre en place des méthodes de nettoyage et de traitement thermique améliorées. L'optimisation du processus de fabrication a rendu possible l'impression des trois structures TPMS sélectionnées . Des tests d’indentation macro-sphérique (recommandés par la norme ISO13175-3:2012) et de flexion ont été réalisés pour comprendre l'impact de la taille des parois et des pores sur les propriétés mécaniques. Cela a permis de mieux comprendre les facteurs influençant les propriétés mécaniques et de sélectionner une porosité pour des tests ultérieurs. Des tests de compression ont été effectués pour comparer leurs résultats à ceux de l'indentation macro-sphérique, pour mieux évaluer les avantages et les inconvénients de chaque méthode d'analyse. La porosité sélectionnée a ensuite été soumise à des tests in vitro avec des cellules ostéoblastes immortalisées. Les résultats de ces tests, combinés aux résultats des tests mécaniques, ont permis de choisir la structure en forme de Gyroids à haute porosité pour des tests in vivo sur des moutons, qui se sont révélés concluants. Ces structures ont ensuite été utilisées pour réaliser une rhinopoïèse, une première mondiale ou un substitut nasal, composé de structures Gyroids fabriquées à partir d'hydroxyapatite, a été prévascularisé dans l'avant-bras de la patiente avant d'être utilisé pour reconstruire son nez. Cette intervention a significativement amélioré la qualité de vie, la confiance en soi de la patiente, favorisant ainsi une meilleure intégration sociale.