Thèse en cours

Traitement de l'information sous contraintes

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 18/09/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Charlotte Piette
Direction : Laurent VenanceJonathan Touboul
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 18/09/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (Paris ; 2011-....)
Equipe de recherche : Dynamic and Pathophysiology of Neuronal Networks
établissement opérateur d'inscription : Collège de France
Jury : Président / Présidente : Philippe Faure
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Venance, Arthur Leblois, Christoph Schmidt-hieber, Jonathan Touboul, Elodie Fino, Nathalie Rochefort, Gilad Silberberg
Rapporteurs / Rapporteuses : Arthur Leblois, Gilad Silberberg

Résumé

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Les projets de mon doctorat ont couvert divers aspects du traitement cérébral de l’information. Ils ont porté d’une part sur l’étude expérimentale des mécanismes d’apprentissage et des plasticités synaptiques sous-jacentes et d’autre part sur l’étude théorique des effets corticaux de la stimulation cérébrale profonde (DBS), dans le contexte de la maladie de Parkinson. L'apprentissage à partir d’une expérience unique (one-shot learning) est un mécanisme d'apprentissage répandu, mais les activités neuronales sous-jacentes et les plasticités synaptiques engagées restent assez méconnues. Cette étude a consisté à développer une tâche comportementale adaptée à la souris et pouvant être acquise après une seule et brève session d'entraînement. Au cours de cet apprentissage, nous avons observé une plasticité synaptique à long terme in vivo au niveau des synapses cortico-striatales dans le striatum dorsolatéral. Celle-ci est compatible avec une potentialisation à long terme dépendante des endocannabinoïdes (eCB-LTP), précédemment décrite in vitro au laboratoire et dont la caractéristique est qu’elle peut être évoquée suite à un petit nombre de potentiels d’action coïncidents. En effet, d’une part cette plasticité est occluse ex vivo sur des tranches de cerveau d'animaux entraînés. D’autre part, des souris dans lesquelles certains récepteurs impliqués dans la eCB-LTP ne sont plus exprimés, montrent une incapacité à apprendre en une fois. Ces résultats apportent de nouveaux éléments pour le rôle revisité du striatum dorsolatéral principalement cantonné à la formation d’habitudes, et confirme le contrôle bidirectionnel des endocannabinoïdes dans l’expression de plasticité à long terme, en apportant une fonction plausible à la eCB-LTP. En outre, cette étude met en évidence les spécificités de l'apprentissage en une fois par rapport à l'apprentissage en deux fois, bien que les mécanismes sous-jacents restent encore à étudier plus précisément. La compréhension des réactions métaboliques contrôlant l'activité synaptique et l'expression de la plasticité à long terme n'en est qu'à ses débuts et fait l'objet de débats sur les rôles physiologiques de deux métabolites clés, le glucose et le lactate. Ainsi, dans un second projet, j'ai participé à l'élucidation de leur contribution relative à l'expression de la plasticité synaptique. Nous avons constaté que le lactate était nécessaire, et non pas le glucose, pour l'expression de plasticités à long terme nécessitant une activité neuronale intense in vitro ou une charge sensorielle importante lors de l’apprentissage d’une tâche comportementale in vivo. Ces travaux renforcent le rôle critique du lactate en cas d'activation synaptique élevée. Enfin, dans le cadre de la maladie Parkinson, le travail théorique mené a permis d’apporter une interprétation fonctionnelle de la DBS sur les réseaux de neurones corticaux. Cette étude a été entreprise suite à des résultats expérimentaux indiquant que la DBS recrute les interneurones corticaux à somatostatine et que leur activation par optogénétique constitue une alternative efficace afin d’atténuer les symptômes moteurs dans un modèle murin de la maladie de Parkinson. Nous avons constaté que la DBS pouvait renormaliser l'encodage de l'information en diminuant efficacement l'excitabilité accrue et le niveau anormal d’activité synchrone observés notamment au niveau du cortex moteur dans la maladie de Parkinson. Au lieu de produire une "lésion informationnelle", la DBS permettrait au réseau cortical de redevenir réactif à la réception d’information. Ainsi, le cortex moteur constitue une cible privilégiée, car superficielle, pour des thérapies alternatives, mais aussi pour améliorer la DBS dite adaptive, en considérant l'activité de ces réseaux (et leur capacité sous-jacente à encoder l’information) comme un baromètre pour adapter en temps réel les paramètres de stimulation.