Thèse en cours

Modélisation des interactions tout-partie en écologie et évolution : structure spatiale et sélection multi-niveaux

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu en 2021. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Leo Ledru
Direction : Christiane Gallet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biodiversité-Ecologie-Environnement
Date : Soutenance en 2021
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ECologie Alpine
Jury : Président / Présidente : Tamara Münkemüller
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Gallet, Nicolas Loeuille, François Massol, Sonia Kéfi
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Loeuille, Sonia Kéfi

Résumé

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Les domaines de l'écologie et l'évolution sont constitués d'objets complexes - organismes, espèces, communautés - qui se prêtent mal à une approche réductionniste. Ces objets ont des propriétés émergentes qui dépassent la somme des propriétés de leurs parties. Leur étude demande alors de s'intéresser aux interactions entre les parties et le tout de ces objets. Par exemple, l'étude d'une métacommunauté ne peut pas se limiter à l'étude stricte du tout (la métacommunauté) ou l'étude stricte des parties (les communautés composant la métacommunauté). La compréhension de cet objet complexe demande de considérer le tout, les parties, et les interactions entre eux. De plus, ces interactions peuvent être multidirectionnelles, elles ne sont pas exclusivement des parties vers le tout, la causalité inverse est possible, le tout influençant alors les parties dans une causalité réciproque. Dans cette thèse nous explorons à travers trois objets d'étude distincts comment les interactions entre le tout et les parties définissent ces objets. La thèse est donc constitué de trois chapitres. Dans le premier nous explorons un modèle de métacommunauté simulant l'invasion de la pyrale du buis, un insecte herbivore invasif en Europe, et étudions les interactions entre les échelles spatiales locale et globale. Ce modèle écologique de dynamique des populations est calibré à partir de mesures empiriques sur le terrain et à travers une manipulation en mésocosme. Notre modèle reproduit l'instabilité des dynamiques locales. En effet, localement l'insecte s'éteint irrémédiablement à cause de sa sur-exploitation de sa ressource (le buis). Cependant, notre modèle montre que les interactions entre les communautés, grâce à la dispersion de l'insecte, peut mener à la persistance du système à l'échelle de la métacommunauté. De plus, nous montrons que la structure de la métacommunauté émerge des interactions entre les dynamiques locales. Le deuxième chapitre explore dans quelle mesure une interaction mutualiste entre un hôte et un symbionte peut émerger à partir d'une interaction parasitique en coévoluant avec la dispersion. Nous développons un modèle éco-évolutif individu-centré dans un espace spatialisé en 2D et considérons comme condition initiale une population d'hôtes en interaction avec une population de symbiontes parasitiques. Nous montrons que grâce à l'évolution d'une dispersion locale une structure spatiale peut émerger de la dynamique du système. L'émergence de cette structure spatiale induit la formation de plusieurs niveaux d'organisation en interactions entre eux : le niveau de l'individu, le niveau du regroupement spatial, et le niveau du paysage. Tandis que le niveau de l'individu favorise l'évolution du parasitisme, les deux niveaux supérieurs du regroupement spatial et de l'ensemble du paysage favorise l'évolution du mutualisme. Nous montrons que selon la force de la structure spatiale, modulée par l'intensité de la compétition à l'échelle du paysage, la transition du parasitisme vers le mutualisme peut se produire. Enfin, le dernier chapitre s'intéresse à l'évolution d'une stratégie d'acquisition de ressource chez des consommateurs dans un modèle éco-évolutif consommateurs-ressources. La littérature montre que la capacité des consommateurs à moduler activement leur manière de consommer les différentes ressources est un processus important dans le fonctionnement des écosystèmes, notamment leur stabilité. Cependant, ces résultats sont obtenus à partir de modèles de communautés fixes ce qui prive l'étude de certaines interactions potentielles entre le niveau de l'individu et celui de la communauté. À partir de notre modèle d'émergence de communautés nous montrons que la stratégie d'acquisition des ressources des consommateurs a un effet sur des propriétés de la communauté, notamment sa biomasse, sa productivité, sa diversité et sa stabilité. De plus, la structure de l'ensemble de la communauté module l'évolution des stratégies des consommateurs.