Thèse soutenue

Modélisation des expositions médicamenteuses et de leurs effets variant dans le temps : comparaison de méthodes d'analyse statistique

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Auteur / Autrice : Liliane Manitchoko
Direction : Anne ThiébautJacques Bénichou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - biostatistiques
Date : Soutenance le 01/07/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Delphine Maucort-Boulch
Examinateurs / Examinatrices : Karen Leffondré, Jean-Christophe Thalabard, Mounia Nacima Hocine
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Maucort-Boulch, Karen Leffondré

Résumé

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L'évaluation des effets des expositions médicamenteuses sur la survenue des évènements de santé constitue un réel défi. En effet, l'exposition médicamenteuse des individus étant susceptible de varier dans le temps, elle entraîne des risques associés qui dépendent à la fois de la dose, de la durée et du moment des traitements. Ainsi, différents schémas d'étude et méthodes d'analyse statistique sont utilisés pour estimer le risque associé à une exposition médicamenteuse. Cependant, peu de travaux ont évalué et comparé systématiquement les performances respectives des schémas d'étude de cohorte et cas-témoins niché (CTN) pour estimer l'effet d'une exposition médicamenteuse fixe ou variable au cours du temps. Dans ce travail de thèse, nous avons utilisé des simulations pour examiner et comparer les performances des estimations issues des analyses CTN par rapport à celles issues des analyses de la cohorte entière pour évaluer les associations entre une exposition fixe ou variable dans le temps et le risque de survenue d'un évènement de santé. Pour cette comparaison, nous avons également utilisé les données de la cohorte E3N permettant d'évaluer l'association entre l'utilisation de traitements hormonaux de la ménopause et le risque de cancer du sein. Les résultats de l'étude de simulation que nous avons réalisée ont montré que les estimations obtenues de l'analyse de la cohorte entière étaient non biaisées dans tous les scénarios considérés. Cependant, les estimations issues des analyses CTN étaient substantiellement biaisées, en particulier lorsqu'un seul témoin était apparié à chaque cas. Ce biais des estimations cas-témoins nichées augmentait avec la proportion d'évènements. Une amélioration sensible des estimations CTN a été observée après le recours à une méthode de réduction de biais, semblant suggérer que les biais observés pouvaient résulter de données éparses. Cependant, cette explication ne nous a pas satisfaits car les biais persistaient quel que soit le nombre d'évènements. Nous avons donc poursuivi nos investigations en nous intéressant à la gestion des temps d'évènement ex-æquos en évaluant différentes méthodes pour les prendre en compte dans l'analyse CTN. Notre étude de simulation et l'application aux données de la cohorte E3N a montré que les analyses CTN avec les approximations de Breslow ou d'Efron pouvaient entraîner un biais important lorsqu'il y avait un grand nombre de temps d'évènement ex-æquos dans les données. Cependant, une fois les ex-æquos correctement pris en compte en utilisant la méthode exacte ou une approche permettant d'avoir un seul cas dans chaque strate, les estimations CTN étaient presque exemptes de biais et proches de celles de l'analyse de la cohorte entière. Nous recommandons fortement d'être particulièrement vigilant aux temps d'évènement ex-æquos dans les analyses CTN, en particulier à la façon dont ils sont gérés aussi bien lors de la formation des strates appariées que lors de l'analyse par régression logistique conditionnelle.