Thèse en cours

Monde, espace et modalités, La théorie des mondes possibles de Leibniz et ses antécédents modernes

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Auteur / Autrice : Louis Pijaudier-cabot
Direction : Jean-Pascal Anfray
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2018
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : La République des Savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Mots clés

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Résumé

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L'examen des problèmes de la pluralité des mondes, de la localisation spatiale et de la relation de compossibilité vise ici mettre au jour la genèse de la théorie des mondes possibles. Si cette théorie trouve sa pleine expression chez Leibniz, l'étude de l'évolution des concepts de monde, d'espace et de modalités permet d'en mesurer l'originalité. Le corpus leibnizien recouvre deux usages des mondes possibles, l'un modal et l'autre cosmologique, qui s'inscrivent dans des traditions distinctes. Or, l'étude de ses antécédents modernes, en particulier jésuites, faisant état de mundi possibiles à des fins théologiques ou cosmologiques permet d'identifier les continuités et les ruptures dans lesquelles s'inscrit la métaphysique leibnizienne, le degré de synthèse auquel celle-ci porte ces différentes discussions scolastiques. Trois thèses ayant partie liée forment la trame chronologique de notre étude. D'abord l'affirmation tardo-médiévale de la puissance divine de créer d'autres mondes remit en question la forme du cosmos aristotélicien ; puis la réception moderne du débat sur la relation entre l'immensité divine et les espaces imaginaires initia une théorie de la localisation indépendante de toute inclusion corporelle ; enfin, la théorie de la science moyenne impliquant des séries de conditionnels contrefactuels constitua une réponse influente au problème de la compatibilité de la prescience divine avec la liberté humaine. Cette triple inflexion ouvre sur la conception d'une pluralité de mondes alternatifs comme autant d'ensembles maximaux d'individus possibles liés par des relations spatiales. L'apparente indépendance des jalons de l'invention de la théorie des mondes possibles nous a amené à privilégier la reconstruction d'arguments en s'appuyant sur l'identification d'influences conceptuelles entre théologie naturelle et métaphysique. Cette étude contribuerait ainsi à lever un point aveugle historique concernant la généralisation de l'utilisation du concept de monde dans l'analyse des modalités.