Thèse soutenue

Perception des cosmétiques et comportement d’usage : entre santé et beauté

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Auteur / Autrice : Yuna Bertin
Direction : Dongo Rémi KouabenanAnna Tcherkassof
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie du travail et ergonomie
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de psychologie - Personnalité, cognition et changement social (Grenoble ; 2005-...)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Verlhiac
Examinateurs / Examinatrices : Juliette Richetin, Nicolas Vuillerme
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Dany, Sandrine Croity-Belz

Résumé

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L’usage de produits cosmétiques de maquillage et de soin est ancré dans le quotidien de nombreuses personnes, et est source d’un bien-être certain. Malgré la consommation considérable de ces produits au sein de la population et leurs enjeux sociaux et de santé, peu d’études se sont intéressées à l’étude des motivations et des freins sous-tendant l’usage des produits de maquillage, et encore moins aux motivations et freins sous-tendant l’usage des produits de soin. En outre, la perception qu’ont les individus des produits, et des risques pouvant être associés leur usage, n’a été que peu étudiée jusqu’à présent. Ce travail doctoral se propose d’explorer ces champs de recherche encore peu investigués, à travers deux objectifs. Le premier vise à étudier le comportement d’usage des produits de maquillage et de soin, en lien avec des variables relatives à l’apparence et à l’influence socioculturelle. Le second vise à identifier des déterminants de la perception des risques liés à l’usage des produits de maquillage et de soin, et à étudier cette perception du risque en lien avec la perception des bénéfices et l’usage des produits, et ce pour une population non-experte. Dans ce but, deux études sont conduites auprès de femmes françaises et majeures. Dans la première étude, exploratoire, 34 entretiens semi-directifs sont réalisés et analysés via une analyse thématique. Les résultats sont cohérents avec la littérature mettant en évidence le rôle des produits de maquillage et de soin dans l’appréciation de soi et le bien-être psychologique, et le rôle du maquillage en particulier dans la gestion des impressions renvoyées à autrui et l’expression d’une identité adaptée au contexte social. L’usage des produits de soin en particulier fait appel à des thématiques liées au vieillissement de l’apparence et au bien-être corporel. Cette première étude souligne le rôle du niveau d’information et de la confiance dans la perception des risques liés à l’usage de maquillage et de soin. Différents facteurs de risques perçus sont identifiés, tels que la composition des produits ou la perception du respect des normes de production. La seconde étude est un questionnaire en ligne, administré à 1274 participantes. Les données sont analysées via une modélisation par équations structurales. L’analyse des données indique des effets positifs des normes subjectives, de l’internalisation générale des standards de beauté, et de la saillance motivationnelle (dimension de l’investissement de l’apparence), ainsi qu’un effet négatif de la saillance auto-évaluative (dimension de l’investissement de l’apparence) et de l’âge, sur l’usage des produits de maquillage. L’usage des produits de soin est influencé positivement par l’âge, l’anxiété liée au vieillissement de l’apparence, les normes subjectives, l’internalisation générale des standards et la saillance motivationnelle, et influencé négativement par la saillance auto-évaluative. En outre, les analyses révèlent un effet négatif des croyances fatalistes, du niveau de connaissance subjectif et de la confiance (en la préoccupation des scientifiques et de l’industrie cosmétique envers la santé des usagers et l’environnement) sur la perception des risques liés à l’usage de produits de maquillage et de soin. Elles indiquent un effet significatif positif de la confiance (en l’honnêteté des scientifiques et de l’industrie cosmétique) sur la perception des bénéfices liés à l’usage de produits de maquillage et de soin, et une relation positive entre cette perception des bénéfices et l’usage des produits. Enfin, ce travail doctoral discute ces résultats au regard de la littérature et présente un ensemble de perspectives envisagées pour investiguer les questions de l’usage et de la perception des produits de maquillage et de soin de façon approfondie.