L'épopée du roi Gesar de Ling : : le cheval comme moyen de traverser les frontières géographiques et invisibles.

par Cédric Bounissou

Projet de thèse en Anthropologie, Géographie

Sous la direction de Gaelle Lacaze.

Thèses en préparation à Sorbonne université , dans le cadre de Géographie de Paris - Espaces, sociétés et aménagement depuis le 14-09-2018 .


  • Résumé

    Inspirée du bouddhisme Tibétain, l’épopée de Gesar de Ling est l’un des grands récits de la littérature orale mondiale. Chantée en vers ou en prose par des bardes itinérants, la « Gésériade » est présente à travers un large éventail de populations (Tibétains, Mongols, Bouriates…). En outre, elle est un outil particulièrement efficace pour révéler les bouleversements majeurs territoriaux postsocialistes du XXe siècle. Continuellement enrichie et diversifiée elle reflète une histoire et une cartographie complexe des situations sociales, politiques, religieuses dans la région de la HauteAsie. À travers le récit de la vie de Gesar et de ses épreuves, l’épopée met en lumière une représentation du monde géographique, invisible et profondément actuelle. Mon projet de thèse a pour objectif de souligner que, plutôt que d’être un simple divertissement, la littérature populaire a un rôle important à jouer pour soutenir les mouvements de revitalisation identitaire du bouddhiste au sein de ce territoire marqué par d’importants changements historiques. En effet, les événements politiques qui ont conduit à la création de la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949 par Mao Zedong ont donné à l’épopée de Gesar une relecture politique de ce récit comme éducation des « masses » en faisant de Gesar un héros laïcisé et socialiste. L’épopée de Gesar devient donc un récit géopolitique et ce travail s’interroge sur l’espace en tant qu’enjeu, mais aussi sur un spectre plus large qui n’est autre que l’appropriation légitime de l’épopée de Gesar au niveau inter – et intra-étatique dans cette reconfiguration territoriale. C’est donc à travers la figure de Gesar et de son cheval que l’épopée fait sens : Elle participe à une transition sociétale où le héros est progressivement érigé en emblème national et détaché de son support épique. Ainsi, il s’agira de mettre en perspective la figure du cheval dans la « Géseriade » comme un des acteurs de la construction d’un territoire idéel, avec les lieux de diffusion et de vie de cette épopée en lien avec d’autres textes liés à cet animal central dans le mode de vie pastoral nomade. En définitive, le territoire engage une part de la mémoire sociale qui est fabriquée, reproduite et configurée par différents types de savoirs et d’activités humaines.


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