Thèse en cours

Les céramiques chinoises en France au XIXe siècle : Discours, Techniques et Collections

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Auteur / Autrice : Pauline D'abrigeon
Direction : Jean-Michel Leniaud
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2017
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire de l'art, des représentations et de l'administration en Europe
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Résumé

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Les céramiques chinoises, du fait de leurs exportations à travers le monde, et leur appropriation par différentes cultures sont des objets transculturels par excellence. Longtemps appréhendées comme des curiosités, elles furent perçues à partir du XIXe siècle comme des objets d'art et de collections. Cette étude se concentre sur cette période clé de l'appropriation des céramiques chinoises par un système de valeurs occidentales, afin d'évaluer par quels processus elles sont devenues les vecteurs d'une connaissance culturelle de la Chine.  Avec l'ouverture forcée de la Chine suite aux guerres de l'Opium, un grand nombre d'objets se répandent sur le marché européen, du bibelot aux chefs d'œuvre provenant des collections impériales du Palais d'été.  La profusion des collections voit l'émergence d'un acteur nouveau : l'amateur, le collectionneur. Parmi ces collectionneurs, certains publient sur les céramiques chinoises, les ordonnent, les classent , analysent leurs décors, leurs inscriptions, font ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui un travail d'historien d'art. Or cette discipline n'en est qu'à ses balbutiements, elle n'a pas les délimitations épistémologiques qu'on lui connaît aujourd'hui. Il n'est donc pas étonnant de voir certains auteurs, tels que Albert Jacquemart (1808-1875), s'inspirer de principes taxinomiques issus de la botanique comme méthode de classement des céramiques chinoises. Les publications françaises sur la céramique chinoise s'avèrent être un exemple unique d'appropriation culturelle d'objets sortis de leur contexte d'origine et soumis à l'interprétation et aux valeurs d'autrui.  La narration faite autour de ces objets transforme complètement leur valeur et le regard que l'on va leur porter , et donne naissance à la fin du XIXe siècle en France, à un champ de connaissance autonome : l'histoire de la céramique chinoise.