Thèse soutenue

La Responsabilité Sociétale des Entreprises et l’Efficience des Marchés Financiers
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Auteur / Autrice : Sabrine Ayed
Direction : Mohamed El Hédi ArouriKamel Naoui
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 16/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur en cotutelle avec École Supérieure de Commerce de Tunis
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche en management (Nice)
Jury : Président / Présidente : Bernard Olivero
Examinateurs / Examinatrices : Mohamed El Hédi Arouri, Kamel Naoui, Bernard Olivero, Sonia Jimenez-Garces, Adel Boubaker, Mathieu Gomes
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonia Jimenez-Garces, Adel Boubaker

Résumé

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Cette thèse se compose de trois études empiriques (chapitre2, chapitre 3 et chapitre 4) qui examinent l’impact de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) sur l’efficience des marchés financiers. Notre objectif est de contribuer à la littérature portant sur les implications financières de la RSE à travers l’impact de cette dernière sur l’efficience des marchés financiers. Afin d’étudier cette relation, nous examinons en premier lieu l’impact de la RSE sur le mispricing. Ensuite, nous analysons la relation en profondeur en se focalisant sur la relation entre la RSE et les deux sources de mispricing proposées par la finance comportementale : le sentiment de l’investisseur qui crée le mispricing et les limites à l’arbitrage qui empêchent les arbitragistes d’exploiter les opportunités de mispricing (Jacobs, 2015). Dans le chapitre 2, les résultats de l’étude de l’impact de la RSE sur le mispricing s’alignent avec les études qui supportent une relation complexe entre la RSE et la valeur de la firme (Servaes and Tamayo, 2013 ; Surroca et al., 2010) suggérant que la RSE n’est pas systématiquement liée aux fondamentaux de l’entreprise mais qu’elle peut être associée à des dynamiques sociales et institutionnelles sans rapport avec les fondamentaux. L’information sociale s’avère difficile à comprendre et à interpréter d’une façon objective et toutes les informations concernant la RSE ne sont pas égales en termes de pertinence. Nous trouvons également que l’impact positif de la RSE sur le mispricing est moins prononcé en période de crise ce qui confirme la théorie des perspectives (Tversky and Kahneman, 1979). Durant les périodes de chocs négatifs, les “noise traders”, limitent leurs transactions ce qui réduit la probabilité d’exploiter les opportunités de spéculation des transactions des “noise traders”. Les investisseurs sont alors à la recherche d’une assurance contre leur exposition à des nouvelles dramatiques durant les périodes de pessimisme. La RSE représente un mécanisme d’assurance en période de crise (Lins et al. (2017). Dans le chapitre 3, l’analyse de la relation entre la RSE et le sentiment de l’investisseur montre que les firmes performantes en termes de RSE sont plus sensibles au sentiment de l’investisseur. La RSE semble ainsi faire partie des facteurs qui amplifient l’irrationalité des investisseurs, conformément à ce que prédit la théorie socio-psychologique (Orlitzky, 2013). La complexité du concept de RSE ainsi que la relation ambivalente entre la RSE, la valeur de la firme et l’asymétrie d’information contribuent à la propagation du “bruit” sur les marchés financiers. Pareillement, les résultats de la relation en période de crise s’alignent parfaitement avec nos résultats précédents et les travaux empiriques de Lins et al., (2017). Quand “tout va bien”, les investisseurs jugent la RSE inutile pour la performance de l’entreprise. Toutefois, quand “les choses tournent mal”, ils considèrent la RSE comme un mécanisme d’assurance (Godfrey, 2005). Finalement, dans le dernier chapitre, la RSE apparaît ainsi comme étant positivement liée aux limites à l’arbitrage en raison de l’incertitude informationnelle qu’elle engendre au vu des couts élevés qu’elle implique et de la volatilité des cash-flow futures qui en découle. La RSE intègre ainsi les limites à l’arbitrage liées aux couts de transaction à travers son impact négatif sur la liquidité du titre, en ligne avec la théorie de l’agence (Jensen and Meckling, 1976). Nos résultats sont également cohérents avec la théorie du surinvestissement (Barnea and Rubin, 2010) confirmant la relation positive entre la RSE et le risque spécifique de la firme à cause de l’enracinement des dirigeants. La performance sociale amplifie les limites à l’arbitrage ce qui rend l’arbitrage plus couteux et plus risqué. Globalement, on suggère que la performance sociale est un déterminant important de l’efficience des marchés financiers.