Thèse soutenue

Flexibilité du comportement chez le primate : étude des dynamiques et connectivités fonctionnelles frontales

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Auteur / Autrice : Clément Goussi
Direction : Emmanuel Procyk
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences comportementales
Date : Soutenance le 25/03/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Cellule Souche et Cerveau (Bron)
établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Jury : Président / Présidente : Thomas Brochier
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Procyk, Andrea Brovelli, Shauna Parkes, Irène Cristofori
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrea Brovelli, Shauna Parkes

Résumé

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L’exploration de l’environnement est essentielle à la survie des primates. Elle permet de construire, au cours du temps, des connaissances et représentations internes relatives aux besoins, comme par exemple la connaissance des différentes sources de nourriture ou des routes pour éviter les prédateurs. Face à des situations nouvelles, ces expériences passées contribuent aux décisions et à la sélection de plans d’actions appropriés pour répondre aux besoins. Les primates évaluent les conséquences de leurs actions dirigées vers un but et les corrigent si nécessaire. Cette flexibilité des décisions repose sur un réseau cérébral frontal dense et complexe. Au sein de ce réseau, les cortex préfrontal latéral (LPFC) et cingulaire moyen (MCC) sont causalement impliqués dans la mise en place d’un comportement organisé et flexible mais la nature des dynamiques internes de ces cortex et leurs interactions restent encore à découvrir. Dans une première étude, j’ai caractérisé les variations des potentiels de champs locaux (LFP) de ces deux aires en montrant leur implication dans les processus décisionnels et motivationnels liés aux performances du comportement. Plus particulièrement, les variations d’activités du MCC et du LPFC corrèlent avec les variables comportementales qui permettent d’organiser, d’évaluer et de réguler les décisions au cours du temps mais aussi avec le niveau d’effort requis et la fatigue accumulée. En revanche, la représentation de la difficulté à réaliser la tâche n’est pas organisée dans ces structures cérébrales, vérifiant ainsi les hypothèses sur le fonctionnement des représentations mentales aidant à la décision. Dans un second temps, j’ai développé une tâche, utilisant un design visuel original, dans laquelle les animaux explorent les options de l’environnement par essai-erreur, se représentent les valeurs de ces options et exploitent les récompenses associées. Les enregistrements simultanés du MCC et du LPFC, pendant cette tâche, montrent qu’il existe, entre ces régions frontales, des différences fonctionnelles liées à l’évaluation des récompenses associés aux options. L'activité des cellules du MCC s’activent plus fortement et précèdent l’activation des cellules du LPFC, supposant que les informations relatives aux récompenses sont d’abord représentées dans le MCC et ensuite dans le LPFC. Ce résultat s’accorde avec le lien fonctionnel mis en évidence entre ces aires. De façon intéressante, les variations des LFP du MCC dans les bandes de fréquences Beta et Gamma prédisent celles du LPFC, indiquant que la communication s’établit en partant du MCC pour arriver dans le LPFC. L’ensemble de ces résultats valide les hypothèses de fonctionnement général du système d’adaptation comportemental, avec une représentation des récompenses qui s’organisent dans le MCC et qui permet l’implémentation des réponses flexibles dans le LPFC.