Thèse de doctorat en Sciences de l'information et de la communication
Sous la direction de Anne-France de Saint Laurent-Kogan.
Thèses en préparation à Rennes 2 , dans le cadre de École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) , en partenariat avec Plurilinguismes, représentations, expressions francophones, informations, communication, sociolinguistique (Rennes) (laboratoire) depuis le 01-09-2017 .
L’espace médiatique numérique qui a émergé avec l’Internet offre aux citoyens de nouvelles modalités d’expression dans l’espace public. Incités par les discours d’enchantement des acteurs du « web 2.0 » à produire du contenu, ces journalistes-amateurs-citoyens ont finalement dû composer avec les médias traditionnels, soit en respectant des formats courts et rigides, soit en produisant un contenu relevant des exigences du champ professionnel. Néanmoins, la crise de légitimité des journalistes, la réduction des coûts du matériel audio-visuel, et la possibilité de créer sur Internet sa «propre chaîne », vont donner à ces journalistes-amateurs la possibilité de créer leur propre média audio- visuel. Ce fut le cas d’un collectif d’habitants d’un quartier de Rennes (35) créant en 2017 « Maurepas TyVis ». Pour nous, cela a été l’occasion de réinterroger les tensions entre amateurs et professionnels dans l’espace médiatique. Il apparaît alors que pour ces médias audio-visuels, les normes professionnelles sont toujours très présentes dans les choix formels des contenus. En revanche, les débats autour des choix éditoriaux permettent d’identifier la diversité des motivations de ces journalistes-amateurs : expérience formatrice, militantisme, expression identitaire, défiance vis-à-vis des médias, etc. Ces débats permettent également de saisir les tensions et dissensions entre amateurs qui fragilisent ces projets médiatiques. On observe néanmoins une convergence quant à la volonté de s’affranchir de l’agenda-setting des médias traditionnels, et de proposer de nouveaux sujets plus proches de leur préoccupation, et peu visible dans les médias traditionnels.
Citizen journalism : myth and straitjacket. The different formatting of citizen expression by the media industry.
The digital media space that emerged with the Internet offer citizens new forms of expression in public space. Encouraged by the enjoying speeches of «web 2.0» contenders to produce content, these journalists-amateurs-citizens had to finally deal with the traditional media, by either respecting short and rigid formats or by producing content that complies with the professional requirements. Nevertheless, the crisis-related of the legitimacy of journalists, the reduction of the production costs for audio-visual materials, and the possibility of creating “personal channels” on the internet, will provide journalist-amateurs with the possibility of creating their personal audio-visual media. This was the case for a collective of residents of a district of Rennes (35) when they created in 2017 “Maurepas TyVis”. It was for us the opportunity to reexamine the tensions between amateurs and professionals in the media space. It, therefore, appears that for these audio-visual media, professional standards are still required in the choices about forms of content. On the other hand, the debates surrounding editorial choices make it possible to identify the diversity of the motivations of these amateur journalists: training experience, activism, expression of identity, mistrust of the media, etc. These debates also provide the opportunity to grasp the tensions and dissensions between amateurs who undermine these media projects. However, there is convergence as to the desire to break free from the agenda-setting of traditional media, to suggest new topics closer to their concerns, and invisible in the traditional media.