Projet de thèse en Lettres modernes
Sous la direction de Christine Ferlampin-Acher.
Thèses en préparation à Rennes 2 , dans le cadre de École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes) , en partenariat avec Centre d'études des langues et littératures anciennes et modernes (Rennes) (equipe de recherche) depuis le 01-09-2017 .
À la fin du xiiie siècle, la récente promulgation du dogme eucharistique ouvre un nouvel espace de débat théologique autour du Saint-Sacrement. Les nouvelles orientations doctrinales et cultuelles font de l’hostie une matière à croire ou ne pas croire. Comme pour illustrer la vérité du Corps-Dieu, les récits de miracles eucharistiques liés à une profanation d’hostie par un ou des Juifs sont en pleine expansion. En même temps qu’ils offrent à la piété populaire la preuve visible de la présence réelle, ils cristallisent les inquiétudes grandissantes à l’égard de ces hosties si fréquemment exposées. La profanation d’hostie la plus illustre se trouve au cœur du miracle parisien dit « des Billettes ». Depuis 1290, date prétendue des faits, cette matière narrative n’a cessé d’être exploitée et façonnée dans les sphères littéraire et iconographique pour que les fidèles y trouvent un objet véritable de contemplation et de dévotion. La matière parisienne chemine ainsi à travers les siècles, au grès de ceux qui se l’approprient et des évènements de l’histoire qui lui permettent de refaire sens. Le chemin, long, riche, irrégulier parfois, et aujourd’hui elliptique, passe alors par la voie théâtrale. Au xvie siècle, un témoignage écrit installe un moment de réception : un spectateur messin se réjouit de la joute sanglante qui oppose le Juif parisien à l’hostie combattante. Ce témoignage introduira une réflexion sur la spectacularisation de la matière initiale ainsi que le choix et la place du medium théâtral dans cette nébuleuse de textes et d’images.
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