Thèse en cours

La notion de ressources naturelles partagées en droit international public: l'exemple de l'eau

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Auteur / Autrice : Thales jose Pitombeira Eduardo
Direction : Frédérique Coulee
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences juridiques
Date : Inscription en doctorat le 14/12/2016
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Université fédérale du Ceara
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d’Etudes de Droit Public
établissement de préparation de la thèse : Université Paris-Sud (1970-2019)

Résumé

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Les cours d’eau contribuent notamment à la production d’énergie, à l’irrigation de la production agricole et au développement de l’industrie des Etats. Ces différentes utilisations de la ressource naturelle peuvent néanmoins susciter des conflits économiques, politiques et environnementaux lorsque le cours d’eau dépasse la juridiction de deux ou plusieurs États. Dans ce contexte, la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation, adopté à New York par l’Assemblée générale des Nations Unies le 21 mai 1997 et entrée en vigueur le 17 août 2014 consacre des grands principes tels que l’utilisation et participation équitables et raisonnables (article 5) de tous les États du cours d’eau et l’obligation faite aux États, lorsqu’ils utilisent les cours d’eau internationaux sur leur territoire, de prendre toutes les mesures voulues afin de ne pas causer des dommages significatifs aux autres États du cours d’eau (article 7). La notion de « ressource naturelle partagée » est présente dans plusieurs articles de la Convention de New York, soit de façon explicite, soit de façon implicite (articles 2, 3, 5,6 et 20). Certes, cette notion a un rôle important pour la construction des paramètres indispensables à la gestion entre les pays qui partagent le même cours d’eau. Néanmoins, la Convention de New York, n’apporte pas de définition juridique à cette notion. La Commission du droit international des Nations unies s’est penché sur la question entre 2003 et 2006. Pendant cette période, la Commission a adopté quatre rapports portant sur « les ressources naturelles partagées des États ». Dans ces rapports, la Commission a constatée que (i) les ressources en eaux transfrontières sont vulnérables et doivent faire l’objet d’une évaluation et d’une surveillance périodique pour permettre leur gestion et répartition équitables ; (ii) la création d’un projet de convention sur le droit relatif aux aquifères transfrontières est nécessaire ; (iii) la protection des eaux souterraines reste généralement très inférieure par rapport à son importance dans l’activité agricole et industrielle et (iv) que le droit des cours d’eau n’a pas développé d’instruments juridiques suffisants pour régler la question de l’utilisation des eaux souterraines pour l’exploitation du pétrole et du gaz naturel. Les travaux de la CDI ont élucidé un certain nombre de points relatifs aux usages transfrontaliers des cours d’eau internationaux, mais ils n’ont pas apporté une définition précise de la notion de ressource partagée. En ce sens, le présent projet a pour objectif d’examiner le contenu et la portée de la notion de « ressource naturelle partagée » en droit international de l’eau, notion qui est au cœur de la pratique et de la jurisprudence en la matière. La recherche portera aussi sur les conditions et critères utilisés dans l’élaboration du concept de ressources naturelles partagées. Enfin, ce projet analysera les conséquences juridiques découlant de la notion de ressource partagée en droit international par rapport aux obligations interétatiques réciproques qui permettent de gérer notamment des cours d’eau internationaux et aussi par rapport aux conflits politiques et environnementaux entre les États riverains. A cet effet, ce projet se fondera sur l’analyse de la pratique et de la jurisprudence en la matière, et notamment : - la Convention sur le droit relatif à l’utilisation des cours d’eau international à des fins autres que la navigation de 1997 et ses travaux préparatoires ; - des traités bilatéraux conclus entre différents États et/ou organisations internationales portant sur le partage des cours d’eaux internationaux (par exemple, le traité des eaux de l’Indus entre l’Inde, le Pakistan et la Banque Mondiale, le traité d’Itaipu conclu entre le Paraguay et le Brésil ; - la jurisprudence internationale, européenne et nationale portant sur les conflits de partage de l’eau (voir, par exemple, l’affaire Gorraiz Lizarraga et autres contre Espagne de la CEDH, l’affaire relative à des usines de pâte à papier sur le fleuve Uruguay de la CIJ, l’Affaire Gabcikovo Nagymaros opposant la Hongrie á la Slovaquie, de la CIJ Arbitrage des eaux de l'Indus Kishenganga (Pakistan c. Inde), CPA, - les travaux de la Commission du droit international sur les ressources naturelles partagées des Etats entre 2003 et 2006 ; - les résolutions des Nations unies portant sur les conflits d’eau internationaux ; - les rapports de la Banque mondiale sur l'investissement des grandes ouvrages dans les cadres des cours d’eaux internationaux ; - Les différents conflits portant sur le partage des ressources en eau et les stratégies étatiques en la matière (notamment les cas des eaux chypriotes, les conflits concernant le Mékong, les conflits liés à l’eau du fleuve Sénégal, le conflit israélo-palestinien.